Marie Laure de Noailles
EAN13
9782246529897
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Marie Laure de Noailles

Grasset

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Laurence Benaïm a 38 ans. Journaliste, elle dirige les pages consacrées à la
mode au journal Le Monde. Elle est l'auteur chez Grasset d'une biographie
d'Yves Saint Laurent (1993). Son prénom est plus célèbre que son nom pourtant
illustre : Marie-Laure. Née en 1902 dans une famille au croisement de
l'aristocratie (les Chevigné) et du judaïsme ( les Bishoffsheim), elle est à
sa mort en 1970 la dernière représentante d'un monde auquel elle n'a jamais
appartenu. Enfant, elle a déchiré les lettres de Proust à sa grand-mère, Laure
de Chevigné, modèle d'Oriane de Guermantes. Elle a grandi dans une maison que
fréquentèrent Anatole France, Mistral, Bakst, ou Francis de Croisset, " Bel-
ami " qui devient son beau-père. Adolescente, cette jeune femme qui fut élevée
en solitaire connaît le tourbillon du monde, " Lolita de Cocteau ", elle
s'étourdit dans les années folles. Mariée à Charles de Noailles, le couple
concilie l'argent et le goût, mécène de l'âge d'or du surréalisme, demandant à
Mallet-Stevens de leur construire à Hyères une maison cubiste, à Jean-Michel
Frank de " démeubler " leur salon de la place des Etats-Unis, offrant à Bunuel
de tourner L'Age d'or, dont la projection entraîne l'un des plus vifs
scandales esthétiques des années trente. Une provocatrice ? Une
anticonformiste ? En 1936, elle soutient les républicains espagnols et en 1968
elle se rend sur les barricades en Rolls-Royce. Son plus grand talent ? Sentir
l'époque. Il y a un ton Marie-Laure. Il y a un goût Marie-Laure : placer sur
une cheminée à la fois des ivoires esquimaux, des vases étrusques et un réveil
Fabergé. " Tortionnaire adorée ", intelligence " feu follet ", choquant le
Faubourg Saint-Germain, cette éternelle étrangère se métamorphose, à la fin de
sa vie, en Mère Ubu enjuponnée de gros tweed. La décadence de l'aristocratie,
la scène avant-gardiste, l'ascension de la " café-society ", le gratin
cosmopolite. Avec une virtuosité d'écriture, brassant tout le paysage
littéraire et artistique, de Cocteau à Crevel, de Poulenc à Dali, Laurence
Benaïm a écrit le destin d'une iconoclaste, fâchée avec sa naissance.
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