- EAN13
- 9782600308137
- Éditeur
- Droz
- Date de publication
- 06/2008
- Collection
- Travaux d'Humanisme et Renaissance
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
"Hors toute intimidation" : Panurge ou la parole singulière
Myriam Marrache-Gouraud
Droz
Travaux d'Humanisme et Renaissance
Autre version disponible
-
Papier - Droz 104,10
Panurge, le moins estimé des personnages rabelaisiens, est souvent traité
comme le faire-valoir du géant Pantagruel. Rabelais le convoque cependant si
fréquemment et sous des traits suffisamment variés et essentiels à l’intrigue
pour qu’il paraisse réducteur de ne voir en Panurge qu’un actant de second
ordre. Elément complexe de la trame romanesque, Panurge étonne tout d’abord
par son éloquence atypique, dont Myriam Marrache-Gouraud dégage les
particularités en les jaugeant à celles des autres personnages. Son discours,
où s’agrègent des langues diverses, des pièces poétiques, des pastiches et des
mélanges déconcertants, résiste à la définition. Le boniment éclectique de
Panurge est alors tout proche de la narration. Le discours de Panurge provoque
d’une autre manière encore lorsqu’il décode des signes, notamment
linguistiques. Ses audaces interprétatives témoignent d’une habileté autant
que d’une méthode inédites. La singularité du personnage tient à cette
insolence herméneutique qui multiplie les gloses : elle s’engage toujours " au
rebours " des attentes et des convenances sémiotiques dont elle ne peut se
satisfaire. L’excentricité se mesure enfin aux agissements de ce personnage
paradoxal : apparentés aux fourberies du gueux littéraire et aux façons du fou
de cour, ils surprennent et empêchent la classification. A ce titre, ils
confirment le ton du discours. Leur fonction avive celle de la parole : "
excuse " de Rabelais, Panurge endosse le rôle essentiel qui offre à son auteur
d’esquiver les attaques de la censure. Toujours innocente, et pourtant très
corrosive, cette voix de fiction introduit dans le roman l’office rempli par
la carte du Mat dans le jeu de tarot.
comme le faire-valoir du géant Pantagruel. Rabelais le convoque cependant si
fréquemment et sous des traits suffisamment variés et essentiels à l’intrigue
pour qu’il paraisse réducteur de ne voir en Panurge qu’un actant de second
ordre. Elément complexe de la trame romanesque, Panurge étonne tout d’abord
par son éloquence atypique, dont Myriam Marrache-Gouraud dégage les
particularités en les jaugeant à celles des autres personnages. Son discours,
où s’agrègent des langues diverses, des pièces poétiques, des pastiches et des
mélanges déconcertants, résiste à la définition. Le boniment éclectique de
Panurge est alors tout proche de la narration. Le discours de Panurge provoque
d’une autre manière encore lorsqu’il décode des signes, notamment
linguistiques. Ses audaces interprétatives témoignent d’une habileté autant
que d’une méthode inédites. La singularité du personnage tient à cette
insolence herméneutique qui multiplie les gloses : elle s’engage toujours " au
rebours " des attentes et des convenances sémiotiques dont elle ne peut se
satisfaire. L’excentricité se mesure enfin aux agissements de ce personnage
paradoxal : apparentés aux fourberies du gueux littéraire et aux façons du fou
de cour, ils surprennent et empêchent la classification. A ce titre, ils
confirment le ton du discours. Leur fonction avive celle de la parole : "
excuse " de Rabelais, Panurge endosse le rôle essentiel qui offre à son auteur
d’esquiver les attaques de la censure. Toujours innocente, et pourtant très
corrosive, cette voix de fiction introduit dans le roman l’office rempli par
la carte du Mat dans le jeu de tarot.
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