Le monde byzantin : économie et société - Du milieu du VIIIe siècle à 1204, Du milieu du VIIIe siècle à 1204
EAN13
9782718194745
ISBN
978-2-7181-9474-5
Éditeur
Editions Sedes
Date de publication
Collection
COEDITION CNED/
Nombre de pages
256
Dimensions
24 x 16 cm
Poids
277 g
Langue
français
Code dewey
949.502
Fiches UNIMARC
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Le monde byzantin : économie et société - Du milieu du VIIIe siècle à 1204

Du milieu du VIIIe siècle à 1204

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9782301002730 — 1re publication

Avec le soutien du

www.centrenationaldulivre.frL'Empire byzantin du IXe au XIIIe siècleIntroduction

Cet ouvrage est destiné à fournir une première approche de la question d'histoire médiévale au concours. Manuel d'introduction à l'histoire économique et sociale Byzance, il vise à fournir aux étudiants une idée globale des grands débats historiographiques en cours. Sans prétention à l'exhaustivité, il s'agit de présenter les problématiques et les enjeux essentiels à une compréhension de l'histoire économique et sociale de Byzance.Les bornes chronologiques : milieu du VIIIe siècle-1204

La justification des bornes chronologiques est simple. Il s'agit de l'histoire centrale de Byzance qu'on appelle « méso-byzantine ». La période précédente de l'histoire de Byzance, celle des IVe-VIe siècles, est dite « proto-byzantine » ou « Antiquité tardive » du fait de sa situation intermédiaire entre la fin de l'Antiquité et le début du Moyen Âge et de son statut d'Empire romain d'Orient. La période des VIIIe-XIIe siècles a été choisie pour son caractère représentatif de l'histoire centrale de Byzance et pour sa cohérence, puisque l'Empire connut une croissance continue pendant quatre siècles et sut trouver, dès le VIIIe siècle, les moyens institutionnels, militaires et économiques de son redressement après les graves revers du VIIe siècle. 1204 renvoie à la fin de cette période de croissance économique et sociale avec la prise de Constantinople par les Croisés. Après 1204, des États grecs tentent, jusqu'en 1453, d'assurer la continuité de l'Empire, mais sans jamais retrouver l'unité, la puissance et la cohérence de l'Empire romain d'Orient des VIIIe-XIIe siècles.

Les bornes géographiques du programme sont claires : il s'agit des territoires proprement byzantins durant la période, non pas sous tutelle byzantine, mais directement sous l'autorité de l'empereur, donc, par exemple, ni Rome ni Venise, mais Cherson, et aussi l'Italie du Sud et la Sicile byzantines.Définition du programme

Le programme renvoie à toutes les questions liées à l'histoire économique et sociale de Byzance. Il recouvre donc non seulement l'histoire de l'économie, des villes et des campagnes byzantines, mais aussi l'histoire des institutions qui ont permis le redressement économique. L'histoire sociale concerne toutes les couches de la société, mais aussi les questions de mœurs, de vie quotidienne et de pratique religieuse. L'histoire religieuse n'est donc pas comprise dans le sujet en tant que telle, mais doit être connue pour autant que la société byzantine est une société chrétienne, soumise aux préceptes de l'Église.

Il est bien sûr de bonne méthode de connaître les grands noms de la byzantinologie française et de commencer par leurs ouvrages qui ont exercé une influence importante sur les autres écoles de byzantinistes dans le monde. Il faut donc attaquer l'histoire byzantine avec les ouvrages de Paul Lemerle, notamment pour l'histoire agraire et culturelle et l'étude du XIe siècle, de Gilbert Dagron, pour l'histoire politique et religieuse, de Jean-Claude Cheynet et de Nicolas Oikonomidès, pour l'histoire de l'administration et de l'aristocratie, de Michel Kaplan et de Jacques Lefort, pour l'histoire rurale, d'Hélène Ahrweiler, pour l'histoire administrative, et de Cécile Morrisson, pour l'histoire économique et numismatique. Pour les auteurs de référence étrangers, il faut connaître les travaux d'Angeliki Laiou, d'Alexander Kazhdan, de Cyril Mango, de John Haldon et de Paul Magda-lino. Ces auteurs doivent constituer le point de départ de toute recherche bibliographique sur les grands sujets relatifs à l'histoire sociale et économique de Byzance.

Outre la bibliographie de la revue Historiens et Géographes (août 2006), on peut aussi consulter avec profit le CD-Rom bibliographique de la revue allemande Byzantinische Zeitschrift où on peut effectuer une recherche par mot-clé.

Chapitre 1Évolution économique (VIIe-XIIe siècles)

Le renouvellement de l'historiographie sur l'économie byzantine depuis vingt ans porte sur deux aspects essentiels :

1) Le système économique byzantin était loin d'être figé dans le temps, comme l'historiographie ancienne l'a cru trop longtemps ;

2) La gloire de Byzance n'est pas seulement esthétique, elle est aussi économique. Car les défaites de Byzance en 636, 1071, 1204 et 1453 ont accrédité l'idée d'un appauvrissement de l'Empire qui n'est pas justifiée pour la période qui nous occupe.Les facteurs du développementFacteurs matériels

Ces facteurs matériels sont de deux ordres : tout d'abord, une dotation en ressources naturelles procurées par un vaste espace géographique dans un climat varié à dominante méditerranéenne, mais aussi plus humide et plus froid dans les zones montagneuses ou plus aride. Ce climat a permis à Byzance de détenir une grande variété de produits, des produits méditerranéens aux produits de l'élevage ou de la forêt (si importante pour l'énergie et la construction et en particulier la construction navale).

Cet espace est intégré dans une unité politique aussi vaste dont l'étendue, à son apogée, par exemple à la mort de Basile II, contraste avec la fragmentation relative de l'Europe occidentale. Ce contraste est frappant si l'on considère tout simplement une carte de l'Europe politique. Angelikè Laiou a illustré ce contraste en dressant il y a quelques années à partir des sources byzantines et occidentales du XIIe siècle le portrait d'un champenois imaginaire arrivant à Byzance, en 1162, et ses impressions face à l'organisation impériale. Une image frappante de cette différence de structures entre Orient et Occident est offerte, entre autres, par le contraste entre l'uniformité des poids et mesures et de la monnaie byzantine frappée alors dans deux ou trois ateliers, essentiellement à Constantinople et la diversité qui règne encore dans la France de Philippe Auguste. Ce contraste s'accentue encore si l'on considère l'irrégularité mesurée des poids et des tires, bien supérieure à la faible variance des monnaies byzantines.

L'intégration byzantine dans une même unité politique offre donc un plus grand marché et par conséquent des coûts de transaction moindres. Loin de constituer un facteur négatif et d'oppression conforme à l'image du « despotisme oriental », un des préjugés de l'historiographie ancienne, la réalité de l'Empire présentait en fait dans le cas byzantin, plusieurs avantages comparatifs sur l'Occident des VIe-XIIe siècles :

– de meilleures infrastructures routières, du moins dans les régions les plus accessibles ;

– une sécurité, certes imparfaite, mais relativement meilleure qu'en Occident ;

– une population plus nombreuse. Même si les diverses estimations proposées par Stein, Russell ou Treadgold ne sont que des hypothèses savantes, aux termes de l'analyse de Laiou, le chiffre possible de l'ordre de dix millions d'habitants dans l'Empire du XIe siècle représentait à lui seul sans doute presque autant que les populations réunies de la France, de l'Allemagne et de l'Italie actuelles à la même époque ;

– un taux d'urbanisation supérieur depuis le VIe siècle et qui le restera probablement jusqu'au XIe siècle. En tout cas, Constantinople avec ses centaines de milliers d'habitants (probablement 400 000 au XIIe siècle) était incontestablement une mégalopolis comparée aux 80 000 habitants environ de Venise ou aux 20 000 à peine du Paris de Philippe-Auguste. On comprend l'impression produite sur les voyageurs occidentaux en général et, particulièrement, sur les participants de la IVe Croisade.

L'urbanisation a un impact direct sur l'expansion du commerce. Or, ce phénomène d'urbanisation croissante affecte aussi bien Byzance que l'Occident au XIIe siècle. Mais on peut supposer – ne serait-ce qu'en raison du poids de Constantinople, de celui du commerce maritime et des exportations à forte valeur ajoutée ainsi que du développement du XIe siècle – que Byzance avait « une longueur d'avance ».

Mais, cette « avance » relative résultait aussi de facteurs immatériels (institutionnels, culturels ou sociaux) dont beaucoup venaient de...
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