La confusion des peines, roman

Laurence Tardieu

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    16 novembre 2011

    "Tu ne veux pas que j’écrive ce livre. Tu me l’as dit. Tu me l’as demandé. Tu y avais pensé toute la soirée, toute la nuit, tu ne voulais pas. Ou, plus précisément, tu ne voulais pas que le l'écrive maintenant. Ce livre, Laurence, tu l’écriras quand je serai mort. Voilà ce que tu m’as dit."

    A cette demande de son père, Laurence Tardieu répond par un acte d’insoumission à trente-huit ans. Ce livre, elle l’écrit parce qu’elle en a besoin, pour que les mots soient enfin dits. Le silence a toujours calfeutré les sentiments de l’appartement bourgeois de ses parents et se déclinait en toutes circonstances. Savoir se tenir et jamais d'effusion. En 2000, son père haut responsable de la Compagnie générale des eaux est condamné pour une affaire de pots de vin. Cette même année, sa mère est emportée rapidement par une tumeur au cerveau. Mais, même la douleur de la perte n' a pas pas le droit de s'afficher.

    Dans ce livre intimiste, à l’écriture posée sans heurt et sans violence, l’auteure revient sur cette période et sur ce temps écoulé. Laurence Tardieu ne s’improvise pas juge. Là n’est pas le but du livre. Elle pose des questions, tente de comprendre comment son père, cet homme intègre avec des valeurs a pu lui aussi se laisser entraîner dans la corruption. Elle débusque ses peurs, ose lever les yeux vers la figure tant aimée et admirée. Si l’on peut ressentir une impression de tâtonnement, Laurence Tardieu avance, se grandit à chaque mot, à chaque brique posée. Elle revient sur l'acte d'écriture salvateur et libérateur.
    Et de cette écriture flamboyante par sa sensibilité, il en résulte un cri d’amour et une main tendue vers à ce père.

    J'ai été touchée, je me suis mordue très fort l’intérieur de la joue pour empêcher mes regrets de remonter à la surface..