Les Filles de l'ouragan, roman

Joyce Maynard

Philippe Rey

  • Conseillé par
    4 juin 2013

    Etats-Unis, New Hampshire. Neuf mois après un ouragan, Dana Dickerson et Ruth Plank naissent le même jour dans le même hôpital. Connie Plank la mère de Ruth sa cadette parle de Dana comme sa soeur d'anniversaire et veut maintenir un lien entre les deux familles que tout sépare. Les Plank ont une ferme et Ruth et ses soeur y aident son père alors que leur mère est un femme très pieuse. Ruh ressent le manque d'amour de sa mère à son égard. Dana a un frère ainé Ray et leurs parents Val et Georges mènent une vie sans attache et insouciante. Val est une artiste-peintre alors que Georges toujours absent se lance dans des affaires qui n'aboutissent jamais. Les deux familles vivent éloignées surtout que les Dickerson déménagent assez souvent. Cela n'empêche par Connie de vouloir leur rendre visite une fois par an même si les deux fillettes ne s'apprécient pas et d'écrire souvent à Val.

    Si Ruth manifeste très tôt de intérêt pour le dessin, Dana aime la nature. En alternance, Ruth et Dana nous racontent leur vie dans cette Amérique rurale. De l'enfance à l'adolescence, de la découverte des premiers émois à la fondation de familles différentes, du sens qu'elle veulent donner chacune à leur existence. Autant d'années où l'histoire des Etats-Unis n'est pas oubliée : la guerre du Vietnam, l'évolution culturelle et le changement des mentalités.
    Les rêves et les déceptions, la famille, l'amour et l'attachement à la terre bercent ce roman. Même si l'on pressent la fin, elle n'altère en rien la qualité de ce roman.

    Avec beaucoup d'empathie, je me suis sentie proche de Ruth et de Dana, je les ai soutenues et comprises.
    Avec une écriture sans fioriture, Joyce Maynard s'attache à la psychologie de ses personnages en profondeur et avec beaucoup de subtilité. Un très beau roman !


  • Conseillé par
    3 septembre 2012

    touchant

    Ruth et Dana sont nées le même jour. Leurs parents n'ont rien en commun: les parents de Dana sont artiste pour l'un et inventeur raté pour l'autre alors que ceux de Ruth sont fermiers. Et pourtant, bien que la famille de Dana ne cesse de déménager, la mère de Ruth persiste à maintenir le contact avec cette famille. Ruth vit mal le fait que sa mère passe son temps à la comparer à Dana et donne parfois, à travers ses lettres, des détails intimes sur Ruth.

    Nous suivons le parcours de ses deux femmes qui, chacune de manière très différente, trouvera l'amour. Joyce Maynard nous dresse de beaux portraits de femmes et d'hommes écorchés, souvent poignants. Lorsque le lecteur découvre le terrible secret de ses deux familles, l'auteure nous entoure avec la délicatesse qu'elle a utilisé pour ses personnages. C'est aussi l'occasion de se replonger dans les Etats-Unis de la fin des années 60, le changement des moeurs et l'impact que la guerre du Vietnam a eu sur ceux qui ont choisi de déserter.

    J'ai beaucoup aimé ce roman. Je me suis attachée aux deux personnages féminins de la même manière mais aussi à leurs mères. Le sujet est très délicat, le poids du secret est ici très lourd (et c'est un thème que je rencontre de plus en plus en littérature) et pourtant, c'est délicatement mené.