16, Corto Maltese, T.16 - Nocturnes Berlinois

Juan Diaz Canales, Ruben Pellejero

Casterman

  • Conseillé par
    12 septembre 2022

    A l'automne 1924, Corto Maltese arrive à Berlin et, en passant près d'un commissariat reconnaît dans une photo d'un mort inconnu, l'un de ses amis, Jeremiah Steiner. Ce dernier a été assassiné, et Corto cherche le tueur dans une Allemagne en proie à un nationalisme souterrain, à un antisémitisme montant. La jeune République de Weimar est fragile et il suffirait de peu pour qu'elle vacille et chute.

    J'ai toujours eu une bizarre appréhension à ouvrir un album de Corto Maltese, le célèbre marin créé par Hugo Pratt et repris depuis son décès, notamment par les deux auteurs espagnols. Le trait -beaucoup de personnages en ombre- n'est pas mon favori, et pourtant tout cela n'est plus d'actualité au fil des pages et les aventures de Corto génèrent même une certaine fascination pour ne pas dire une fascination certaine. Très ancrées dans des contextes historiques, politiques ou géopolitiques, elles ont quelque chose d'érudit, d'instructif et de divertissant également. Cette dernière à Berlin ne déroge pas à la règle, et c'est en Allemagne, pas encore hitlérienne que Corto vadrouille. Il y est question de sociétés secrètes fascisantes, antisémites -le mot aryen n'est pas prononcé, mais on l'entend entre les lignes-, anti-communistes... Et Corto de trimballer sa grande carcasse, de se trouver pris à parti et au jeu de démanteler tout cela.

    Épatant, comme à chaque aventure, c'est ce que je me dis après chaque album, pour retrouver cette petite appréhension au prochain. Finalement, je crois aimer ça.