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Conseillé par Pascale B.19 octobre 2023
Le fils spirituel
En pleine forêt, à l’abri des regards, le chasseur « Messire » piège des migrants de passage, se réservant les enfants pour en faire ses esclaves domestique et sexuel ou les vendre. Parmi eux se distingue « Gun Aydrinn » par sa volonté, l’ogre décide de le former à l’art de la chasse.
Michel Hauteville utilise une narration alternée mettant en scène les perspectives du bourreau et de l’enfant pour décrire la relation sournoise qui s’installe entre eux. Dressé jusqu’à l’effacement, le jeune garçon doit ressentir la souffrance de la servitude et nourrir une profonde aversion afin de gagner un implacable instinct meurtrier qui servira sa vengeance.Le style est irrégulier, singulier ; le texte abrupt et percutant, servant à souhait la vulgarité d’une situation sordide. Parallèlement à cette brutalité physique et mentale omniprésente, le récit déroule une analyse méticuleuse des relations de pouvoir et de domination ainsi que leur impact sur la conscience des individus impliqués. La pression est constante dans cette subtile confrontation et les tactiques employées. Sont-ils dupes de leurs manœuvres respectives ?
Morbide, mais fascinant.
« Le maître au moins m’aura appris les vertus de la violence envers soi-même »
« La faim produit de ces cas pénibles de déshumanisation… La gamine s’est alors emparée du gobelet… pour vampiriser le liquide entre ses lèvres avides »