La réparation

Colombe Schneck

Grasset

  • Conseillé par
    20 novembre 2012

    Je me disais c'est trop facile, tu portes des sandales dorées, tu te complais dans des histoires d'amour impossible, tu aimes les bains dans la Méditerranée et tu crois qu'une fille comme toi peut écrire sur la Shoah ? Cette question Colombe Schneck se la pose dans ce roman où elle remonte la mémoire familiale. Durant les soixante-dix premières pages soit presque tiers, elle tourne autour du pot. Vais-je me lancer ou pas ? Dès la lecture du nom de l’auteur, le souvenir d’un livre m’est revenu à l’esprit, récit autobiographique racontant une enfance dorée et luxueuse. Ici aussi, Colombe Schneck ne peut s’empêcher à quelques reprises de placer des signes de richesse. Passons car là n’est pas le hic.


    Alors qu’elle est enceinte, sa mère Hélène lui demande de donner à l’enfant le prénom de sa défunte cousine Salomé. Hélène n’en dira pas plus ni mère Ginda . Elle accouche d’un garçon mais son deuxième enfant, une fille, portera ce prénom. La famille maternelle Juive est originaire de Lituanie, une famille réduite après la guerre. Ginda et Hélène n'en n'ont jamais parlé, sujet tabou sur lequel on a voulu tourner la page. L’auteure cherche à en savoir plus et découvre les faits. Trois générations déportées : la mère de Ginda, ses sœurs et leurs enfants Seules les deux grandes tantes de l'auteure en sont revenues vivantes. La vie de ses deux femmes a eu un coût, celui d'une horreur inimaginable mêlant sacrifice et sens de la famille.

    En tant que lectrice et mère, j'ai été émue, interpellée par l'épreuve où sont passées ces deux femmes mais il il se dégage de ce livre une impression générale de confusion. Si l'on y retrouve des thèmes liés à la Shoah sur la transmission, la peur de voir ressurgir le malheur, je me suis posée la question de savoir quelle était la finalité de ce roman-témoignage. Purement cathartique ? Je n’ai pas la réponse mais il me reste le sentiment d’un livre inabouti où l'auteur n'arrive pas à trouver sa place.


  • Conseillé par
    6 novembre 2012

    LE CHOIX DES MERES ET LES CONSEQUENCES DE LA GUERRE

    la Réparation de Colombe Schneck,
    qui aborde sur fonds de souvenirs, les thèmes de la guerre de 39-45 et l'extermination des Juifs mais aussi et surtout dans son ouvrage le poids et les conséquences du choix des mères...qu'est-ce donc ?
    Lors des campagnes d'extermination des Juifs, vous fallait avoir la chance d'être dans la bonne file si vous vouliez ne pas être fusillé tout de suite, et quand l'appel vous obligeait à avancer vers votre destinée, droite ou gauche, vivre ou mourir, les enfants ou les vieux se sacrifiaient pour que vivent les mères.

    En effet, certaines enfants comprenaient qu'ils n'avaient aucunes chances de survie, et qui plus est, que leur mère allait mourir si elles tenaient un bébé ou un enfant en bas-âge dans leur bras, les grands-parents se tenaient le même discours, alors tacitement, dans le silence chacun faisait son devoir...les mères choisissaient la vie, elles pouvaient tout recommencer si elles survivaient à ce chaos, et perpétuer les traditions, le nom, la famille. Alors oui, elles avançaient et acceptaient de laisser derrière elle leur enfant, leur parent, mais après. C'est ce que tente de nous expliquer l'auteur, de nous faire ressentir le poids des non-dits de sa famille, sa quête pour découvrir qui est Salomé et pourquoi elle a été sacrifiée.
    Le livre nous permet de réfléchir et de nous arrêter là aussi sur la vie et les choix qui s'offrent à nous, c'est aussi un récit sur l'horreur de la guerre et la violence terrible faite à l'encontre des Juifs, d'êtres vivants, d'enfants, d'adultes et de vieillards, ce sont les atrocités perpétuées au nom d'idéaux dirons-nous. Il est à découvrir parce que le sujet du choix des femmes est une ouverture singulière au problème Juifs mais c'est tout. C'est un témoignage confus et personnel qui aurait demander plus de recherches et moins d'implication.