Le jour de l'effondrement

Michèle Astrud

Aux forges de Vulcain

  • Conseillé par
    31 août 2014

    Retour aux sources !

    Retour aux sources !
    J'ai lu plusieurs livres de Michèle Astrud que je rencontre à Carhaix uniquement (et encore pas tous les ans!).
    Revenir n'est pas forcément toujours une bonne chose. Mais revenir sur les lieux de son crime peut remuer des tas de souvenirs. Il devait avoir de bonnes raisons, ce revenant, pour avoir tué son meilleur ami, son frère.
    Ils étaient surnommés "Le Tigre" pour le défunt, "Le Vautour" pour lui. Mariage de la carpe et du lapin, pas tout à fait, car beaucoup de choses les rapprochaient.
    Autre raison de ce retour, les tours où habitait son ami, vidées plusieurs années auparavant, vont être détruites. Souvenirs, revoir la ville encore une fois, ses habitations et les environs devenus le repaire de toute une faune hétéroclite dont il va faire partie malgré le fait qu'il travaille dans une cafétéria plus loin au centre ville. Et c'est là que Sonia va le retrouver.
    Tout peut il être comme avant ? Non, trop de choses ont changé dans les environs, ainsi que dans le cœur et la tête de cet homme et de cette femme, les années ont passé !
    Les deux protagonistes de cette tragédie sont le vivant et le mort. Si proches et si opposés.
    La famille du rescapé inexistante ! Sa mère, institutrice qu'il a eu en classe, mais qui ne l'aidait pas, son père, être insignifiant. Il les quitte dès qu'il peut.
    Celle du noyé, deux femmes à la maison, sa mère et sa sœur, Sonia. Avec cette dernière il a partagé tant de choses.
    Des ombres avinées en fond d'horizon, les laissés pour compte de notre société de consommation échoués là aux pieds de ces immeubles, vestiges d'un urbanisme dépassé.
    Une narration pleine de retour en arrière pour mieux comprendre l'incompréhensif. Ce crime, ce passage à l'acte après tant d'amitié et de choses en commun !
    Très belle écriture pour un livre âpre, dur parfois violent et sans concessions. Un monde apocalyptique mais qui est pourtant le nôtre.
    Le Jour de l'effondrement ou le Jour du Jugement Dernier. Des murs se disloquent dans le premier cas, ainsi que dans le second :
     "Le sort de la ville de Sodome sera plus supportable au 'jour de jugement' que celui de cette ville".
    Un livre que j'ai beaucoup aimé mais dont j'ai énormément de mal à parler.