Gil

Célia Houdart

P.O.L.

  • Conseillé par
    16 mars 2015

    Pas sur mon tempo

    Gil a dix huit ans, il vit avec Jorge, son père d’origine portugaise, employé à la Poste et prend des cours de piano avec la rigoureuse ( comme bon nombre de professeurs de musique) Marguerite Meyer. La mère de Gil est internée dans une maison de repos en Suisse et ne pense plus qu’à la chasse aux papillons.
    Avant de passer une audition pour le conservatoire de Paris, Gil passe ses vacances près d’Uzès avec son ami Olivier. Et » Gil d’ordinaire si réservé. Si blotti en lui-même. Qui parlait toujours tout bas. Que l’on faisait répéter tout le temps. » découvre sa voix, » une voix à la fois plus puissante et d’une étrange limpidité. »

    Reçu premier au Conservatoire, il débute dans la classe de piano de son idole, Vlado Blasko mais c’est grâce au professeur de chorale et à la professeur de chant Lucienne Franck que Gil découvre l’enthousiasme en chantant. Commence alors un apprentissage difficile mais qui débouchera rapidement sur des petits rôles dans des opéras de province puis sur une carrière internationale.
    Célia Houdart transcrit parfaitement les difficultés de l’apprentissage, les petites déceptions des premiers engagements puis les rencontres providentielles qui mènent aux grands rôles. En pleine gloire, la moindre défaillance soumet l’artiste aux critiques ravageuses des spécialistes.
    Rencontres amicales, amoureuses, représentations en Angleterre, aux États-Unis ou en Asie, Gil poursuit sa vie sur un tempo assez lent et monotone. Parfois, il semble troublé par des coups à la porte, par la vision d’un homme étrange, par la rencontre avec un chien. Ce sont autant de moments qui auraient pu densifier l’histoire très plate d’un quotidien, certes d’un ténor célèbre, mais surtout d’un homme sans émotion. Mais non, ce ne sont que des sensations furtives. Le seul moment de grâce est peut-être la présence de sa mère maquillée avec de la poudre de papillon à un de ses concerts. Elle est touchante de poésie, de tendresse et de fierté.
    Je n’ai pas été sensible à cette façon de détailler les instants de vie dans des moments de parfaite insignifiance qui, tout de même enchaînés montrent l’éclosion d’une star de l’opéra. L’auteur m’ entraîne parfois vers des pentes fantastiques ou des moments de suspense pour me laisser en plan avec mes incertitudes.


  • Conseillé par
    11 février 2015

    à la rencontre de sa voix

    Gil est un jeune homme qui vit dans la grande banlieue parisienne. Son père est un postier d’origine portugaise, tous deux vivent seuls car la mère de Gil s’est enfoncée dans la maladie mentale, depuis quelques années elle est internée. C’est un garçon timide qui parle peu et toujours trop bas. Signe particulier : c’est un pianiste. Lorsque le roman débute, il intègre à dix- huit ans le Conservatoire national à Paris.

    Cette nouvelle vie va le conduire à d’autres bouleversements imprévus. Au Conservatoire, un professeur s’aperçoit que Gil est peut-être encore plus doué pour le chant que pour le piano. Gil lui-même en avait d’ailleurs l’intuition, mais ne se l’était pas avoué. Après une longue hésitation, soutenu par ses professeurs, il va abandonner le piano pour le chant, et c’est une révélation.

    Le lecteur assiste à l’apprentissage, aux efforts inimaginables, aux moments de désespoir et d’allégresse de Gil. Dans ce roman de formation, ou d’initiation, Célia Houdart place son héros devant une série d’épreuves, de choix, de renoncements ou d’opportunités. Gil va énormément travailler et pourra compter sur une série de rencontres, des professeurs surtout, des mentors qui vont l’aider et le guider. Célia Houdart nous conduit dans cette vie avec beaucoup de subtilité. Comme toujours dans ses livres, rien n’est jamais donné tout de suite, rien n’est souligné, car la romancière travaille en dentelière l’art de la suggestion. On va peu à peu découvrir, deviner, supposer la profondeur du personnage principal, grâce à un texte qui sonne comme un lent morceau musical, porteur de sensations et d’images fortes.

    [Lire notre interview de Célia Houdart](http://www.onlalu.com/site/rencontre- avec-celia-houdart/)

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