Solomon Gursky

Mordecai Richler

Editions du Sous-Sol

  • Conseillé par (Libraire)
    15 avril 2016

    Conseillé par Manon

    Comment résumer en quelques phrases la fresque picaresque, mystérieuse et fascinante que nous offre l’œuvre de génie de Mordecai Richler? C’est par cette question que se résume la magie du roman. Roman-fleuve, inclassable, qui traverse les territoires et les époques sans jamais perdre son lecteur.
    L’histoire raconte celle de Moses Berger, 52 ans, écrivain raté et alcoolique notoire qui consacre sa vie à tenter de recoller les morceaux formant l’histoire du mystérieux Solomon : enfant cadet de la fratrie Gursky, famille empirique et fictive, famille juive, scandaleusement riche et puissante. Ce roman foisonnant vous invite à suivre cette histoire, de Londres au Canada, des inuits à la prohibition. Véritable témoin historique et social de l’histoire colonial du Canada.

    Mais là n’est pas sa seule force car le romancier brille par son audace et son cynisme à travers les portraits d’une multitude de personnages hauts en couleur.
    Du grand-père Ephraïm Gursky qui fit fortune après son exode en arnaquant les esquimaux et les locaux des terres gelées du Nord du Canada, du père Aaron qui échoua à faire fructifier sa terre paysanne au sud et de son fils, Solomon, qui su détourner le commerce de son père au profit de la famille.
    Personnages ambigües, anti-héros, l’ouvrage impressionne autant par sa temporalité que par ses descriptions et son pittoresque.

    N’hésitez pas à vous plonger tout entier dans ce roman qui piège son lecteur tel Moses piégé par l’histoire fascinante de la famille Gursky. On sort de ce chef d’œuvre lessivé et su


  • Conseillé par (Libraire)
    10 mars 2016

    Solomon Gursky narre l’histoire de Moses Berger, un homme sans obligations qui commence à s’intéresser au destin de Solomon Gursky, ayant vécu au XIXe siècle. N’écoutant que sa curiosité, il s’aventure à travers le monde pour en apprendre davantage sur Gursky et sa famille.

    Ce roman, originalement en langue anglaise, est magnifiquement traduit par Lori Saint-Martin et Paul Gagné. La prose de Richler y est riche en descriptions évocatrices et utilise un vocabulaire foisonnant qui sert bien l’histoire. Les personnages prenant place au sein du récit sont originaux et s’éloignent des clichés. Ils vivent à leur manière, sans écouter les conventions et ont tous une personnalité singulière.
    Bref, un foisonnement littéraire assez jouissif!


  • Conseillé par
    28 février 2016

    Une vraie saga à la "Dallas" !

    Il aura tout de même mis vingt-sept ans à traverser l’Atlantique, mais il est enfin arrivé : « le » roman étranger de l’année nous vient tout droit du Canada. Mordecai Richler, son auteur, est mort en 2001, laissant une œuvre remarquable que les éditions du sous-sol ont la riche idée de publier en France. On commence ainsi par l’histoire de cette famille juive canadienne sur plusieurs générations. Attention, une fois lancé, on ne lâche plus ce pavé qui se dévore d’une traite et nous fait voyager de la Russie des tsars au Canada des colons, en passant par l’Angleterre du 19e siècle et le New York des années 70.

    Tout part d’une quête obsessionnelle, celle de Moses Berger, un écrivain canadien raté et alcoolique, qui vit dans une cabane près du lac Memphrémagog, dans les Cantons-de-l’Est. Depuis l’enfance, Moses est fasciné par la famille Gursky, et surtout par Solomon, l’un des trois frères qui ont bâti leur empire financier sur la contrebande d’alcool pendant la Prohibition américaine. Alors que Solomon est l’aventurier romanesque, Bernard est le capitaine d’industrie ambitieux et cynique, tandis que Morrie fait figure de suiveur falot. Mais c’est bien le héros éponyme que le grand-père Ephraim a élu, en lui insufflant la passion de la liberté et de l’ailleurs. Cet ancêtre étonnant est le premier de la lignée à avoir posé le pied sur le nouveau monde plutôt hostile.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u


  • Conseillé par
    3 janvier 2016

    Mordecai Richler est un fabuleux conteur...

    Un grand merci aux Editions du sous-sol pour cette réédition de la saga de Mordecai Richler, parue pour la première fois en 1989. En préambule, je préfère dire que ce roman est fait pour les dévoreurs de pages, les amateurs de gros pavés, les passionnés de digressions et de petites histoires dans la grande histoire. L'auteur nous conte, avec une incroyable verve, les péripéties de la famille Gursky : du picaresque Ephraim qui quitta Londres, en mai 1845, passager "clandestin" à bord de l'Erebus, un des bateaux de l'expédition Franklin dans l'Arctique jusqu'au dernier de la lignée Isaac que nous quittons, en 1983, prêt à se faire un nom dans l'industrie du cinéma.

    Ce ne serait pas drôle si les Gursky nous narraient eux-mêmes leur ascension, de l'aïeul, prédicateur, menteur, fornicateur à ses petits-enfants, bootleggers que la prohibition a enrichis.Chacun des membres de la famille apporte sa contribution à l'histoire. Mais c'est Moses Berger, dont le père a servi d'hagiographe à Monsieur Bernard, l'un des trois petits-fils d'Ephraim, qui essaie de retracer le parcours sur le continent américain de quatre générations de Gursky. Enfant, invité chez M.Bernard, il comprend que Salomon, un des frères de celui-ci, est une pierre d'achoppement dans" l'Empire" des spiritueux Gursky. Fasciné par cet homme, à l'aura particulière, il n'aura de cesse de reconstituer sa vie, tumultueuse et mystérieuse.

    Mordecai Richler donne vie à une myriade de personnages qui ont tous leur caractère propre. Il nous balade de l'Angleterre victorienne jusqu'en Arctique et nous amène ensuite sur les routes d'une Amérique en pleine construction. Il égratigne tout un chacun, avec une malice teintée d'une certaine cruauté. Les hommes sont d'ailleurs traités avec plus de rudesse que les femmes, leur travers, leurs bêtises dénoncés avec une jubilation évidente.

    Cette famille nous permet aussi d'entrevoir les fortunes diverses réservées aux juifs au cours des siècles passés. Très attaché à sa communauté, leurs membres n'en échappent pas pour autant à l'humour féroce de l'auteur. Très bien écrit (bravo pour la traduction), ce récit foisonnant se termine sur une note fantastique, en lien avec le corbeau de la couverture. A vous de jouer, à vous d'ouvrir ce roman pour connaître le fin mot de l'histoire.