L'insouciance

Karine Tuil

Gallimard

  • Conseillé par
    10 février 2017

    vie moderne

    Une grande fresque, passionnante, où les personnages se croisent et se recroisent.
    Je les ai aimés, tous, dans leurs différences, leurs petites lâchetés et leurs conflits.
    Ils ont pourtant des postes clés, mais une inattention va les précipiter dans un avenir incertain.
    Les scènes d’amour sont passionnelles, comme si les seuls points d’encrage des personnages étaient ces moments de corps à corps passionnels.
    Il y est question de la guerre en Irak où personne ne fait confiance à personne ; du racisme anti-noir et anti-juif, ainsi que du cyber-harcèlement ; du retour des ultras religieux.
    Les personnages grandissent dans la douleur : oui, le temps de l’insouciance est fini pour eux.
    L’auteure termine toutefois son roman sur une note optimiste : c’est grâce à la famille que nous pouvons surmonter les épreuves.

    L’image que je retiendrai :

    Celle du Grand Cercle dans lequel rêve d’entrer Osman.

    Quelques citations :

    « – Les blessures d’humiliation sont les pires, rétorqua son père. Pourtant, on n’en meurt pas. Regarde-moi, je suis toujours là… » (p.218)

    « On voit mieux certains choses avec des yeux qui ont pleuré. » (p.219)

    « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous. » (p.307)

    « Peut-être qu’il ne faut pas chercher à être heureux mais seulement à rendre la vie supportable. » (p.509)

    http://alexmotamots.fr/?p=2653


  • Conseillé par (Libraire)
    16 octobre 2016

    L'insouciance, roman ambitieux, raconte les destins croisés de plusieurs personnages, aux origines sociales et religieuses diverses. Il y a tout d'abord Romain, enfant paumé des banlieues, engagé dans l'armée et survivant de la guerre d'Afghanistan dont il revient traumatisé qui rencontre Marion Decker, ambitieuse journaliste terrorisée à l"idée de finir par ressembler à sa mère. Seulement, Marion est mariée à François Vély, fils d'un résistant, entrepreneur franco-américain qui se trouve plongé au cœur d'un scandale qui ravive les douleurs de la colonisation. C'est là qu'arrive Osman Diboula, fils d'immigré ivoirien, éducateur à Clichy-sous-bois, entré au gouvernement suite à son ascension fulgurante dans la sphère médiatique et qui a décidé contre toute attente de prendre la défense de François Vély.

    Véritablement inscrit dans notre actualité par les thèmes abordés, qu'ils soient sociaux, économiques, politiques ou religieux, "L'insouciance" est une vraie gageure. Comment décrire les problèmes et les polémiques qui secouent la France depuis plusieurs mois, sans jamais tomber dans la caricature ni les raccourcis gênants? C'est un pari réussi pour Karine Tuil qui grâce à une vraie finesse d'écriture de ses personnages, jamais simples et aux multiples facettes, parvient à créer une fresque de la France de 2016. Un roman passionnant et addictif.


  • Conseillé par
    21 août 2016

    L'insouciance et la vie

    Une fois encore, Karine Tuil fait souffler un vent, une tempête même, de romanesque sur la rentrée littéraire. Elle ne suit pas le rythme d’un métronome, un livre par an, quelle que soit l’inspiration, quelle que soit sa nécessité. Non, il lui a fallu trois ans pour venir à bout de ce formidable récit débuté avant les attentats, mais nourri ensuite de ce qui s’est passé tout au long de l’année 2015…

    Elle renoue avec l’un de ses thème de prédilection, l’identité. Qui sommes-nous vraiment ? Peut-on se libérer des cases (et des classes) dans lesquelles la société vous emprisonne ? Elle s’interroge également sur la guerre et l’impact que les situations extrêmes ont sur les vies des uns et des autres.

    Ses personnages formaient au départ une équipe de copains qui avaient grandi en banlieue : Romain s’est engagé en Afghanistan où il a vu ses hommes tomber devant lui; désormais, ses nuits sont peuplées de cauchemars et au moindre bouchon de champagne qui claque, il croit sauter sur une mine.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u


  • Conseillé par
    17 août 2016

    insouciance

    Ce roman intense est une tragédie des temps modernes. Dans un monde violent qui engendre la violence, comment surmonter les drames, continuer malgré la dislocation de soi… Un style nerveux, des mots puissants, comme des coups de poing dans le ventre.