- EAN13
- 9782073080370
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 10/10/2024
- Collection
- L'Arpenteur
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
-
Papier - Gallimard 18,00
Sigmund Freud a souffert d’un cancer qui détruisait sa mâchoire. Les seize
dernières années de sa vie, il a dû porter une lourde prothèse ; censée
l’aider à parler, elle lui blessait la bouche et restait souvent bloquée.
Ainsi, celui qui avait inventé un dispositif pariant sur les mots pour libérer
l’homme, celui-là se trouvait empêché de parler. C’est un fait mal connu, y
compris des psychanalystes. Depuis ma pratique du divan, je m’interroge sur la
place que les intelligences artificielles prennent sur les territoires de la
parole. Nous utilisons de plus en plus souvent un jargon technique : notre
bouche est pleine de mots informatisés, de termes froids et blessants. J’ai
fait la connaissance d’un ingénieur de recherche qui travaille chez Google sur
la simulation de la parole. Il m’a raconté son métier, je lui ai parlé du
mien. Pour comprendre, j’ai appris à programmer un réseau de neurones
artificiels. Je vais vous raconter ma rencontre avec les savants fous de la
parole, avec les Frankenstein du langage que nous sommes tous devenus. Y. D.
dernières années de sa vie, il a dû porter une lourde prothèse ; censée
l’aider à parler, elle lui blessait la bouche et restait souvent bloquée.
Ainsi, celui qui avait inventé un dispositif pariant sur les mots pour libérer
l’homme, celui-là se trouvait empêché de parler. C’est un fait mal connu, y
compris des psychanalystes. Depuis ma pratique du divan, je m’interroge sur la
place que les intelligences artificielles prennent sur les territoires de la
parole. Nous utilisons de plus en plus souvent un jargon technique : notre
bouche est pleine de mots informatisés, de termes froids et blessants. J’ai
fait la connaissance d’un ingénieur de recherche qui travaille chez Google sur
la simulation de la parole. Il m’a raconté son métier, je lui ai parlé du
mien. Pour comprendre, j’ai appris à programmer un réseau de neurones
artificiels. Je vais vous raconter ma rencontre avec les savants fous de la
parole, avec les Frankenstein du langage que nous sommes tous devenus. Y. D.
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