Ma femme est une sorcière, Roman fantastique
EAN13
9782843625572
Éditeur
Terre de Brume
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Ma femme est une sorcière

Roman fantastique

Terre de Brume

Indisponible

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Et si finalement vous aviez épousé une sorcière … ?

T. Wallace Wooly Jr, hypocrite et prétentieux homme d’affaires aux revenus
confortables, est une figure respectable de Warburton, petite ville de l’État
de New York. Veuf et père d’une fille unique, il a un faible pour sa blonde
secrétaire. Ces sentiments, heureusement réciproques, sont sur le point d’être
avoués lorsque M. Wooly, que les incendies fascinent, sauve d’un hôtel en
flammes une étrange jeune femme nue. En quelques jours, Jennifer Broome va
bouleverser sa vie pour le pire. Partagé d’emblée entre le dégoût et
l’attirance, M. Wooly épouse Jennifer, au grand désespoir de sa secrétaire —
et de tous ses proches. Il découvre bientôt ce dont sa femme est capable :
commerce étrange avec les animaux, don de double vue, ensorcellements divers,
incendies… C’est vers le désordre, l’anarchie… bref, l’enfer que la féline
Jennifer cherche à l’attirer !

À l’origine du film de René Clair et de la célèbre série Ma sorcière bien-
aimée, voici pour la première fois en version complète et non expurgée Ma
femme est une sorcière, dans toute sa perverse et diabolique splendeur…

A PROPOS DE L’AUTEUR

Thorne Smith entra dans les forces de la Marine pendant la Première Guerre
mondiale. C’est à cette époque qu’il débuta sa carrière littéraire comme
écrivain pour une gazette de soldats. Le succès est rapidement au rendez-vous,
avec son personnage maladroit répondant au nom de Biltmore Oswald. Son premier
roman, Topper, confirme son talent, et est adapté au cinéma. Thorne Smith se
caractérise par sa plume satirique mais toutefois fantasque, acérée,
dépeignant une critique de la société.

EXTRAIT

De derrière la porte de chêne verni des toilettes pour dames des bureaux de la
société T. Wallace Wooly, coulait un son ténu et mélodieux qui flottait,
solitaire, dans les pièces vides et ensoleillées. On eût dit un murmure sans
paroles, une brise d’automne amassant les feuilles mortes, ou bien une fuite
intermittente dans une conduite de vapeur. Si vous vous étiez arrêté un
instant pour écouter ce son, et mieux valait que vous ne le fissiez pas, vous
n’auriez sans doute identifié ni sa source ni sa signification; si vous aviez
fait une pause plus longue, cependant, vous l’auriez infailliblement identifié
comme la vocalisation du chagrin féminin… Nous ne savons pas, nous ne pouvons
pas savoir—et c’est sans doute préférable—combien de grandes blondes sont, au
moment même où nous parlons, en train de dissoudre leur beauté hautement
soluble dans les larmes, de New York à Detroit, de Detroit à Albuquerque, et
au-delà, recueillant le produit de ce chagrin dans un petit mouchoir, une
épaule contre le mur des toilettes pour dames, et tout cela au nom de l’amour
ou de son absence. Le cas de Mlle Betty Jackson est en lui-même assez triste
pour nous occuper.
Au dehors, la lumière du soleil et la verdure emplissaient les rues pimpantes
de Warburton; un samedi après-midi typique, plein d’une plaisante promesse,
inévitablement suivi d’un dimanche, sursis supplémentaire pour toutes les
petites gens qui se hâtaient de rentrer chez eux ou d’aller jouer au golf, ou
de toute autre chose; des lendemains d’ivresse planaient dans le brumeux
lointain, et même la clameur des klaxons des automobiles parvenaient dans les
bureaux par les fenêtres ouvertes avec comme une expression de quête et de
désir. Mais Mlle Jackson continuait de pleurer. Toute la matinée, depuis que
M. Wooly l’avait rabrouée, elle s’était promis ce moment, ce rendez-vous avec
son chagrin. Elle l’avait tenu. Elle pleurait sans un mot, le dos au mur…
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