Politique

Aujourd’hui, il est plus facile d’imaginer la fin de l’humanité sur terre, que la fin du capitalisme. À l’aube du siècle dernier Rosa Luxemburg écrivait Socialisme ou barbarie. Elle mettait l’humanité en garde contre un danger : celui de la barbarie. Ce fut la boucherie terrible et inutile de la Première Guerre mondiale, suivie de la dramatique dictature stalinienne et de la barbarie nazie à la génération suivante. Aujourd’hui, au début du XXIème siècle, nous voici face à un nouveau choix : la poursuite d’une humanité sous une autre forme que celle dominée par le profit privé et mondialisé que défend chaque État-nation, ou bien la disparition à terme plus ou moins lointain du genre humain sur cette planète. Un mode de production et d’organisation sociale fondé sur la concurrence et la recherche du profit, toujours plus mortifère, représente un danger pour la poursuite de l’humanité. Si nous entendons surmonter ce danger, il nous faudra impérativement inventer une alternative nouvelle, dépasser les cadres actuels. Ainsi : sortir du capitalisme ou disparaître, tel est l’enjeu. La question du choix est plus que jamais d’actualité. Les enjeux écologiques comme ceux des inégalités nous le rappellent quotidiennement. Peuvent-ils être résolus dans le cadre du système économique actuel ? Nous ne le pensons pas. Penser la politique : tâche qui demeure la même depuis toujours. Tâche à reprendre, d’une époque à l’autre, chaque jour, et aujourd’hui encore alors que l’Homme est confronté à des défis qui nous pressent et nous obligent. Défis immenses que nous analysons dans ce livre. Il y a une continuité d’écriture entre les cinq livres publiés de 2013 à 2018. Le texte ici présenté parle de la possibilité de la politique, qui ne peut être envisagée qu’en trouvant appui sur la philosophie. Il n’était question que de philosophie dans les quatre premiers ouvrages. Il m’a fallu passer par ce long détour pour fonder une éthique (Livre V, publié en 2018) et une politique, dont la