Syrie, l'État de barbarie
EAN13
9782130607038
ISBN
978-2-13-060703-8
Éditeur
Presses universitaires de France
Date de publication
Collection
Proche orient
Nombre de pages
288
Dimensions
21,7 x 15 x 1,6 cm
Poids
399 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Michel Seurat a consacré sa vie de chercheur à l’analyse du régime syrien et à la nature de l’oppression construite par le système baassiste dont le régime Assad a été le principal instrument. Il a ainsi pu observer la montée en puissance des Frères musulmans et de l’islamisme dans ce pays, et les fragmentations communautaires et confessionnelles de sa société. Ce livre, qui reprend en partie un recueil (épuisé) publié après son assassinat en 1986 – alors qu’il était otage d’un groupe lié à la Syrie et à l’Iran – et y adjoint de nouveaux textes, est d’une extraordinaire actualité pour décrypter l’insurrection syrienne actuelle : l’auteur avait perçu avec acuité le fonctionnement du pouvoir et la structuration de la société. Il est précédé d’une introduction inédite de Gilles Kepel qui en explique la pertinence aujourd’hui.

Michel Seurat (1947-1985) était sociologue, maître de conférences détaché au Centre de recherches sur le Moyen-Orient contemporain (CERMOC) à Beyrouth. Pris en otage en 1985, il a été assassiné par le Hezbollah. Plus de trente après, ses écrits n’ont rien perdu de leur acuité et éclairent plus que jamais les soubresauts actuels du monde arabe.

S’appuyant sur Ibn Khaldoum, Michel Seurat a montré qu’à un moment historique donné, une communauté (assabiyya), soudée par des liens de sang, use d’une prédication religieuse ou politique (da’wa) pour prendre le pouvoir (mulk). C’est ainsi qu’a procédé Assad. Une minorité confessionnelle dévalorisée (montagne des Alaouites) capturant l’appareil d’État, se dissimulant derrière une idéologie de rassemblement afin qu’apparaisse un homme nouveau, l’homme arabe laïc ou déconfessionnalisé. Michel Seurat estimait que cette forme de dictature antipolitique ne s’apparentait nullement à l’État totalitaire mais plutôt à « l’État de barbarie ». Il a été le premier à révéler l’ampleur des massacres d’Hama en 1982, signe annonciateur de la déliquescence d’un régime ne sachant répliquer que par une terreur féroce et aveugle.
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