Le cinéma français des années 1990, Une génération de transition
EAN13
9782200354534
ISBN
978-2-200-35453-4
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
ANT.COLINPRO
Nombre de pages
192
Dimensions
21 x 15 cm
Poids
279 g
Langue
français
Code dewey
791.43
Fiches UNIMARC
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Le cinéma français des années 1990

Une génération de transition

De

Armand Colin

Ant.Colinpro

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Introduction?>Au début – années 1960 – était la Nouvelle Vague. Puis l'arrivée des héritiers et successeurs fut prise dans les turbulences sémiologiques et militantes de la décennie 1970. C'est dans l'indécision de la période suivante qu'a lieu la rupture, ou du moins où tout bascule au cœur des années 1980 quand se lisent les prémices d'une vraie relève générationnelle, qui sera clairement définie dans la décennie 1990.Mais si l'on abandonne la vue panoramique de grand ensemble pour considérer, en plein milieu de notre période, la célébration du centenaire - 28 décembre 1895 au Salon Indien du Grand Café, à Paris : première représentation publique du Cinématographe Lumière – on se heurte aussitôt à la complexité du réel et le Cinéma Français apparaît alors, pourrait-on dire, d'essence duelle, ou plutôt marqué de nombreuses oppositions deux à deux qui parfois même s'enchevêtrent : cinéma/télévision, diffusion commerciale/circuit Art et Essai, anciens de la Nouvelle Vague/jeunes cinéastes de la génération 1990, productions lourdes/vidéo et bientôt DV, films d'auteur/cinéma de pur divertissement, expression intimiste/regard social, style classique/recherches post-modernes... Ces clivages sont pertinents mais nourrissent bien des transgressions. Ainsi Jean-Luc Godard peut être opposé à Arnaud Desplechin (NV/90) mais les deux cinéastes se retrouvent ensemble en tant qu'auteurs face au pur divertissement ; Benoît Jacquot passe de lourdes productions télévisées (costumes, vedettes, prime-time)à des films à personnage unique filmés avec une toute petite équipe... La création bouge tout le temps, on peut faire des instantanés mais l'histoire immédiate est un concept encore plus utopique en histoire de l'art qu'en histoire événementielle, d'autant plus que les modes de consommation évoluent plus vite que ceux de production : la carte illimitée privilégie le choix de la salle (ou du moins d'un circuit d'exploitation) à celle du film et le public est invité à aller voir un Gaumont plutôt qu'une œuvre de Resnais ou de Chabrol !L'anniversaire de 1995 se fête en tout cas en France sous de bons auspices : la production augmente retrouvant son niveau des premières années 1980 (114 films agréés dont plus de 45 sont un premier ou second long métrage) et on enregistre une hausse de 4 % de la fréquentation, en particulier des films français (+ 31%). Certes c'est grâce à des comédies de faible valeur artistique (Un Indien dans la ville, H. Palud ; Les Anges gardiens, J.-M. Poiré ; Gazon maudit, J. Balasko), mais le jeune cinéma des années 1990 est reconnu pour sa part au festival de Cannes – La Haine de Mathieu Kassovitz obtient le prix de la mise en scène et N'oublie pas que tu vas mourir de Xavier Beauvois celui du jury – tandis que Cyclo de Tran Anh Hung reçoit le Lion d'Or à Venise. Le recul du temps nous permet aussi de souligner aujourd'hui que 1995 voit la sortie de Nelly et M. Arnaud ainsi que du Garçu, qui seront les derniers films (mais on ne le sait évidemment pas encore à ce moment-là) de Claude Sautet et Maurice Pialat. Or ce sont les deux cinéastes repères antithétiques d'un clivage à l'intérieur du cinéma d'auteur, bien établi dès le cœur des années 1970 parmi les héritiers et successeurs de la Nouvelle Vague. Ainsi s'effacent les dernières références solides au patrimoine cinématographique national : la voie est libre. Certes les principaux réalisateurs qui ont fait la Nouvelle Vague demeureront, mais plus leur exemple stérilisant en tant que mouvement d'ensemble esthétique. C'est d'ailleurs pourquoi la poursuite de leurs carrières n'empêche plus personne de tourner : ils sont désormais des collègues qui font partie – à leur place de brillants anciens – d'un cinéma national dont le caractère principal est plus que jamais la diversité.Dopé par les anniversaires consensuels, le cinéma français embraye d'ailleurs aussitôt avec la célébration, en 1996, d'un double cinquantenaire : celui de la création du Centre National du Cinéma et du premier Festival de Cannes. La fréquentation des salles est à son meilleur niveau depuis dix ans et confirme la tendance au redressement observée depuis 1992. Dans la même période, le film français enregistre pour sa part sa plus haute performance, une fois de plus, bien sûr, grâce à des comédies sans ambition (Les Trois frères, D. Bourdon ; Pédale douce, G. Aghion) qui se classent parmi les dix meilleures entrées de l'année (avec, aussi, Le bonheur est dans le pré d'É. Chatiliez) rassemblant chacune plus de deux millions de spectateurs, mais accompagnées, en plus, des bons résultats d'une vingtaine d'autres productions nationales au-dessus de la barre des 500 000 entrées.
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