Les Excès du genre
EAN13
9782355261336
ISBN
978-2-35526-133-6
Éditeur
Nouvelles éditions Lignes
Date de publication
Collection
LIGNES
Nombre de pages
96
Dimensions
20 x 13 x 0,7 cm
Poids
118 g
Langue
français
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Honni par une droite réactionnaire qui se cherchait une identité, célébré par une gauche intellectuelle qui a pourtant tardé à en entreprendre l’étude, le genre se retrouve au cœur de polémiques politiques violentes. En désaccord avec les uns et les autres, Geneviève Fraisse fait d’abord le point sur celles-ci, et ce qu’elles signifient. Et s’emploie ensuite à constituer avec ce mot en partie nouveau un nouvel objet de pensée philosophique, dans la droite ligne de ses travaux sur l’émancipation des femmes et l’égalité des sexes.

Ce livre propose une perspective originale sur la polémique sexe/genre, sur la critique des stéréotypes et sur l’usage de la nudité en politique. La polémique commence par une « guerre » scolaire autour des manuels scolaires de première ES en 2011, manuels accusés d’influencer l’orientation sexuelle des élèves. Puis elle continue avec l’affrontement social et moral autour du « mariage pour tous » et, désormais, se concentre sur les « études de genre ». Tout cela aboutit à donner au mot « genre » une ampleur médiatique considérable. En retour, dans un système de justification enthousiaste, la nouvelle génération d’universitaires, qui installe désormais ce nouvel objet de recherche et d’enseignement dans le champ académique, a produit nombre d’arguments en faveur du « genre ».

Appartenant à la génération des pionnières dans le domaine, je me vois observatrice de cet affrontement et je me sais en désaccord avec les opposants comme avec les défenseurs du « genre ».

Après quatre décennies de recherches sur la pensée de l’émancipation des femmes, de l’égalité des sexes, travaux qui ont mis en lumière la généalogie politique du féminisme lié à la modernité démocratique et parié sur la construction philosophique de questions précises (consentement, service domestique), Les Excès du genre proposé ici témoigne de la nécessité d’intervenir dans ce débat (dont on pourrait aussi remarquer qu’il devient à la mode…). Il fait suite à mon recueil récent, À côté du genre, sexe et philosophie de l’égalité (2010). Sans être indifférente durant toutes ces décennies à la question du « genre », j’avais choisi de préciser ma position quant à la question du « concept » uniquement par de brefs commentaires au cours de démonstrations, à mon avis plus intéressantes, sur les enjeux de l’émancipation des femmes. C’est pourquoi le titre, À côté du genre, avec l’ajout de « sexe » en sous-titre, voulait désigner mon parti pris de ne pas y consacrer trop de temps. Après la sortie de ce livre, j’ai été intriguée par le fait que « à côté » signifiait pour mes interlocuteurs « aux côtés de », ou « du côté de », voire « contre » le genre. Tout cela est contemporain des débuts de la polémique.

Le texte présenté ici fait le point en repartant de l’exigence première de mon parcours philosophique, celle de constituer et de valider un nouvel objet de pensée philosophique, valable aussi pour d’autres disciplines. Ainsi l’enjeu est de comprendre comment peut fonctionner ce nouvel outil : comme un neutre – le genre – ou comme un pluriel – les genres ; et, avec, ou sans, le mot « sexe » ? Alors, il faut s’intéresser à ce qui fait subversion avec ce mot, ainsi qu’à ce qu’il dévoile d’un impensé de la tradition occidentale, bien plus qu’au fait de savoir s’il favorise, ou non, l’homosexualité de la jeunesse…

D’où la deuxième discussion, celle qui porte sur les « stéréotypes », stéréotypes de genre comme on dit. On dit justement qu’il faut lutter contre, qu’il faut les déconstruire pour permettre aux enfants comme aux adultes de changer d’image, d’être libres de trouver leur identité sociale et publique. Changer les images des femmes et des hommes, du féminin et du masculin pour transformer la réalité… Or il faut questionner cette idée : les images édictent-elles des comportements ? Sont-elles des normes d’identification automatique ?… Car entre le sujet qui envoie, ou celui qui reçoit une image, entre l’idée que l’image est une chose puissante ou, au contraire une réalité inconsistante, on doit se poser quelques questions… La lutte contre les stéréotypes n’est-elle pas la meilleure façon de les renforcer, d’en reconduire la puissance ? Lutter contre les préjugés, est-ce vraiment une stratégie efficace ?

Excès du genre, stéréotypes exagérés, et aussi nudité politique. Ce sera le troisième temps de cet écrit : l’usage du nu, du corps porteur de slogans (cf. les Femen) renvoie à l’histoire lointaine (occidentale) de la nudité comme vérité et de la femme nue comme image de la vérité. Cela implique aussi de se souvenir que l’artiste femme du XIXe siècle doit être tenue loin de la représentation du nu. Plus largement, dans la perspective de l’égalité des sexes, on s’attardera sur l’idée politique de l’association femme/nudité dans le discours contemporain.
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