- EAN13
- 9782070148479
- ISBN
- 978-2-07-014847-9
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 21/05/2015
- Collection
- Blanche
- Séries
- Oeuvres posthumes (2)
- Nombre de pages
- 240
- Dimensions
- 23,5 x 23,5 x 2 cm
- Poids
- 494 g
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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«Je ne sais si cette lettre vous parviendra un jour. Nous sommes l’un à l’autre inconnus et, pourtant c’est à vous que j’écris comme à un confesseur tendre et complice on livre son âme. Ai-je donc une âme ? et si, par extraordinaire, il se trouvait que j’en possédasse une, je la donnerais volontiers au diable pour l’amour de vous. Vous m’avez donc rencontré par hasard, au détour d’une promenade. Vous avez mis
le livre dans la poche, négligemment, en pensant à autre chose. Par exemple à la couleur du ciel en cette fin de journée d’automne. Vous êtes allé sur les bords de la Loire. Vous marchiez à la rencontre du soleil, à son couchant, si bas en cette saison qu’on imagine qu’il va rouler dans le lit du fleuve comme la tête du guillotiné dans le panier d’un miroir. Le regarder vous a rendu aveugle. Vous vous êtes assis dans l’herbe ou sur un banc. Puis, peu à peu, le fleuve a pris feu comme une botte de paille et, à son tour, embrasé le ciel. Vous avez fermé les yeux et vous avez su alors que, vous aussi, étiez en train de brûler.»
«Je ne sais si cette lettre vous parviendra un jour. Nous sommes l’un à l’autre inconnus et, pourtant c’est à vous que j’écris comme à un confesseur tendre et complice on livre son âme. Ai-je donc une âme ? et si, par extraordinaire, il se trouvait que j’en possédasse une, je la donnerais volontiers au diable pour l’amour de vous...»
le livre dans la poche, négligemment, en pensant à autre chose. Par exemple à la couleur du ciel en cette fin de journée d’automne. Vous êtes allé sur les bords de la Loire. Vous marchiez à la rencontre du soleil, à son couchant, si bas en cette saison qu’on imagine qu’il va rouler dans le lit du fleuve comme la tête du guillotiné dans le panier d’un miroir. Le regarder vous a rendu aveugle. Vous vous êtes assis dans l’herbe ou sur un banc. Puis, peu à peu, le fleuve a pris feu comme une botte de paille et, à son tour, embrasé le ciel. Vous avez fermé les yeux et vous avez su alors que, vous aussi, étiez en train de brûler.»
«Je ne sais si cette lettre vous parviendra un jour. Nous sommes l’un à l’autre inconnus et, pourtant c’est à vous que j’écris comme à un confesseur tendre et complice on livre son âme. Ai-je donc une âme ? et si, par extraordinaire, il se trouvait que j’en possédasse une, je la donnerais volontiers au diable pour l’amour de vous...»
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