Bouh

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Je partage mon temps entre la fin de mes études en finance et la lecture, ma grande passion.

Grande amatrice de littératures américaine et française du 20ème siècle, j'apprécie également beaucoup la littérature japonaise que je souhaite mieux connaître.

Dans ma bibliothèque idéale, j'y inscris tous les livres que je souhaite un jour lire. Si vous voulez me faire un cadeau, vous savez où piocher ;)

Je tiens un site Internet sur la littérature LecteursCompulsifs.com sur lequel je critique mes lectures et parle de l'actualité littéraire. Je suis également membre du club de lecture de la librairie Dialogues.

Conseillé par
17 mai 2010

Voici sans doute l’œuvre majeure de Mark Twain, l’un des écrivains les plus prolifiques de la littérature nord-américaine, connu entre autre pour son attachement à une certaine tradition culturelle locale, et pourtant si moderne dans son approche d’une société soumise à une évolution plus que constante.

Bien au-delà d’une simple histoire pour enfants, l’auteur nous offre un portrait fidèle d’un pays en plein bouleversement, et surtout d’un peuple tiraillé entre une évolution urbaine inéluctable et une soif de liberté si ancrée dans les mœurs de l’époque. Personnage secondaire du légendaire «Les Aventures De Tom Sawyer», Huck revient dans une épopée clairement plus sombre et engagée ; malgré ses efforts quotidiens pour s’adapter à la vie dite civilisée, il se voit rapidement rattrapé par ses origines et son père alcoolique qui n’a de cesse de vouloir le ramener dans un univers figé et sans promesse d’avenir. Après de nombreuses errances, Huck finira par découvrir qui il est véritablement aux côtés d’un esclave noir en fuite et par le biais d’une cavalcade le long du fleuve Mississippi.

Le récit, volontairement truffé de fautes d’orthographes, rend plus vivante l’histoire d’un enfant à moitié sauvage, propulsé bien malgré lui dans des aventures qui trop souvent le dépassent, mais qui grâce à son courage et à sa dignité parviendra à changer sa vision du monde des Hommes.

Certains verront dans ce roman de nombreuses allusions à Thoreau et sa quête de découverte intérieure, bien qu’il soit difficile ici de retrouver une quelconque trace de transcendantalisme à proprement parler. On notera d’avantage les différences opposant le poids économique et politique grandissant du nord à l’immobilisme et l’aveuglement moral et social d’un sud courant à sa perte et s’entêtant à vivre dans un âge d’or révolu.

Voilà donc un livre sensiblement plus profond qu’il n’y paraît à première vue, que l’on rapprochera plus de «La Case De L’Oncle Tom» de Stowe ou même du célèbre «To Kill A Mocking Bird» de Harper Lee.

Une critique des Lecteurs Compulsifs.com

Carnets Nord

Conseillé par
17 mai 2010

Coffret incontournable

Difficile de résumer en quelques lignes un coffret comme celui-ci. Michel Butor nous offre ici un coffret incontournable pour tous les passionnés de lecture, dans lequel il nous parle de l'histoire de la littérature. Un cours dispensé sur plusieurs formats :
- Un DVD contenant deux documentaires passionnants,
- Six CD audio retraçant chacun un siècle de littérature, en partant du Moyen Âge et de la Renaissance,
- Un livre reprenant, par siècle, des extraits d'œuvres majeures.

Le coffret est tout à fait accessible aux novices, car l'auteur replace toujours dans son contexte la littérature dont il parle, et prend le temps d'expliquer les notions les plus abstraites ou les plus obscures.

N'hésitez pas, c'est absolument gé-nial. J'ai beaucoup appris !

Une critique des LecteursCompulsifs.com

Conseillé par
17 mai 2010

Un superbe roman

Yukio Mishima est une des figures de la littérature japonaise par bien des aspects : sa littérature, d’abord, très prolifique, et son personnage hors du commun. Mishima était un nationaliste chevronné proche des milices armées. Taillé dans la pierre, il avait un corps d’athlète qu’il entretenait grâce à sa maîtrise des arts martiaux.

Mais ce qui a fait définitivement connaître Mishima, c’est son coup d’état militaire raté et le suicide impressionnant qui a immédiatement suivi alors qu’il avait 45 ans.

Le livre, maintenant. Le Pavillon d’Or est le temple que Mizoguchi a toujours rêvé, imaginé, fantasmé. Laid et complexé par son bégaiement, il est un garçon effacé. Il est finalement recruté comme bonze dans ce temple qu’il adore, mais sa passion va tourner à la haine quand Mizoguchi va jalouser la beauté du Pavillon, qu’il estimait autrefois être la perfection parfaite.

Il est aisé de faire un rapprochement entre le culte du corps qu’avait Mishima et le thème de la beauté, fil conducteur du livre. Le protagoniste (le texte est à la première personne) décrit les personnes qui l’entourent en précisant toujours s’ils sont beaux ou laids, et en précisant leurs défauts. Ils ne sont jugés que pour permettre à Mizoguchi de pouvoir trouver sa place. Il a deux amis : l’un, normal, décède rapidement, et l’autre est un handicapé.

L’ambiance du roman est très belle. On imagine un temple, des cerisiers en fleurs, des sages en tunique orange qui prient à longueur de journée… Le lecteur se retrouve littéralement plongé dans ce Japon traditionnel à son immense plaisir. Mais la nature et la complexité de l’être humain reprennent le dessus.

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