Alex-Mot-à-Mots

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Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

18,90
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15 février 2015

policier

Quel road-movie à la française : sur l'autoroute ou les petites de l'arrière-pays niçois. Dans la banlieue lyonnaise ou à Lille.

Un avocat d'affaire et un petit truand réuni par un seul but : la fuite.

L'auteur change de catégorie dans le roman noir et nous fait lire un roman plus classique avec un arrière plan politique intéressant.

Au programme : la fin de vie et l'acharnement thérapeutique (Satan en blouse blanche ?) mais aussi le traffic d'êtres humains et surtout le scandale de nos déchets occidentaux rejetés en Afrique.

C'est de ce fait divers-là que part Karine Giebel pour construire son roman : l'assasinat de la journaliste italienne Haria Alpi et de son cadreur Miran Hrovatin, le 20 mars 1994 à Mogadiscio en Somalie. Ils menaient une enquête sur un trafic international de déchets toxiques et avient réunis suffisement de preuves pour faire éclater le scandale. L'assasinat n'a jamais été élucidé et tous les documents réunis par cette journaliste ont disparu. Elle avait 33 ans.

Un bel hommage.

L'image que je retiendrai (attention spoiler) :

L'auteure reste fidèle à elle-même, Paul est obligé de reprendre son Beretta du coffre où il l'avait soigneusement enfermé, même au bout du monde.

http://motamots.canalblog.com/archives/2015/02/11/31293271.html

Conseillé par
15 février 2015

Allemagne, justice

Nous voici plongé au coeur du fonctionnement du système judiciaire allemand. Ne prenez pas vos jambes à votre cou, ce petit roman est passionnant.

On y découvre une loi passée inaperçue car votée en plein été 1968. Cela vous rappelle quelque chose ? Et oui, nos amis allemands font aussi bien que nous. Ou nous aussi bien qu'eux, c'est selon.

L'article de loi dont il est question est détaillé à la fin du roman. Le récit lui, ne sert que d'illustration à cette aberration.

L'auteur précise que depuis janvier 2012, quelques mois après la parution de son roman, le ministère fédéral de la Justice a institué une commission indépendante pour évaluer l'empreinte laissée par le passé nazi sur le ministère.

L'image que je retiendrai :

Celle de la neige tombant silencieusement dans les rues de Berlin.

http://motamots.canalblog.com/archives/2015/02/09/31268860.html

Conseillé par
10 février 2015

années 80, rock

Je dois l'avouer, j'ai eu un peu de mal les 80 premières pages du roman. C'est écrit serré, il faut être attentif, pas une minute de repos.

Puis le récit prend son envol : le texte ne tourne plus seulement autour de Vernon, des personnages secondaires bienvenus donnent souffle à la narration.

L'auteure n'en oublie pas moins son but principal : nous parler de nous, de notre société, de notre mode de vie, de nos petits et grands travers.

C'est drôle, enlevé et intelligent.

Et ce n'est que le premier volet de la trilogie.

L'image que je retiendrai :

Celle de Xavier pleurant son chien Colette mort d'une tumeur, plus qu'il n'a pleuré son frère mort d'une overdose. Et la description de la décrépitude du chien qui urinait de partout dans l'appartement et qu'il fallait porter car il se refusait à le faire piquer.

http://motamots.canalblog.com/archives/2015/02/06/31451232.html

Sabine Wespieser Éditeur

21,00
Conseillé par
10 février 2015

19e siècle, amour

J'oserai dire que ce roman nous replonge au coeur d'une famille bourgeoise du 19e siècle. La narration se déroule pourtant en 1908 dans un couple dont Monsieur est notaire et Madame s'ennuie.
Le roman s'ouvre sur le viol de Céleste, appelons cela par son nom : Monsieur abuse de la jeune fille sur son lit de fer sous les combles. Bien sûr, la bonne tombe enceinte. Que faire, si ce n'est la renvoyer ?
Pourtant, Victoire a une autre idée qui fera passer cet enfant pour le sien.
Et là, la quatrième de couverture en dit trop. Baste, je continue ma lecture.
Les deux femmes vont découvrir l'amour saphique, mais aussi le vrai sentiment amoureux, de celui qui met tout le corps en émoi.
Eros n'allant pas sans Thanatos, Céleste décide de mourir. Et là, s'en fut trop pour moi : elle ne mourra pas de componction, mais de phtisie, j'avais une chance sur deux. Par cette fin trop classique, l'auteure vient quelque peu gâcher tout mon plaisir de lecture.
L'image que je retiendrai :
Celle des deux jeunes femmes découvrant leur corps et le plaisir qu'il peut recevoir et donner.

http://motamots.canalblog.com/archives/2015/02/03/31435680.html

19,50
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10 février 2015

aventure, Napoléon

Contre toute attente, j'ai aimé cette aventure un peu folle de Moscou aux Invalides.

3 givrés sur un vieux side-car qui peine à tourner et freiner, sans chauffage par des - 30°, et dont le conducteur est myope.

Le narrateur ponctue son épopée des mémoires des généraux de Napoléon sur la retraite de Russie, ainsi que des réflexions sur ce désastre 200 ans plus tard.

Si les français ont été nombreux à périr, ce n'est rien à côté des pertes russes et de leurs généraux inefficaces. Malgré tout, les russes ont un amour du petit Corse, car il a été le premier à souder leur nation.

Sans oublier les litres de vodka pour se réchauffer le soir, à la veillée.

J'ai adoré les phrases et les images de l'aventurier. Un exemple : "La petite ville nous parut un congélateur charmant, et la Biélorussie un endroit fort vivable. Des gens décents y vivaient lentement, avec application, dans un bien-être modeste et socialiste, pendant que l'Europe en déclin se persuadait qu'ils souffraient le martyre sous le joug d'un satrape perfusé par le Kremlin". (p. 106)

Bref, je me suis régalée par - 20° au milieu des carcasses des chevaux qui gelaient sur place.

L'image que je retiendrai :

"Qui était Napoléon ? Un rêveur éveillé qui avait cru que la vie ne suffisait pas. Qu'était l'Histoire ? Un rêve effacé, d'aucune utilité pour notre présent trop petit." (p.197)

http://motamots.canalblog.com/archives/2015/01/31/31418573.html#comments