Olivier L.

Saliege Brice

Editions Saliege/Brice

Conseillé par (Libraire)
8 novembre 2023

Chartres derrière Chartres

21 places chartraines qui racontent l'histoire de la ville. Un puzzle fait de vues anciennes, de photographies actuelles et de textes qui nous promènent de l'histoire à l'actualité.

Laurent Seminel

Menu Fretin

14,90
Conseillé par (Libraire)
20 octobre 2023

L'eau (de mer) à la bouche

On mange intelligent chez Menu Fretin. Premier opus d'une collection qu'on espère vaste et durable, vous y apprendrez tout sur l'huître : l'histoire de l'ostréiculture, la littérature sur l'huître et la manière de l'ouvrir sans risque. Et, puisqu'il s'agit de cuisine, des recettes inattendues, pour les déguster autrement.

Graciano Marc

Guepine Editions

Conseillé par (Libraire)
25 septembre 2023

Par Christophe Esnault

Fatiguer tout le monde avec notre émerveillement et notre joie

L’objet-livre est délicieux. Du fil ! Et un format-choix-de-typo-papier-contact-doux qui met dans mes mains “un vrai livre”. J’aime le travail de La guêpine, je trouve ses livres très élégants.

Je “retrouve” Le Soufi (le libraire de Chartres (pas benêt)) en a dépoté une grosse centaine d’exemplaires (bonjour aux ❤ autres libraires ❤), Le Charivari – maison Cadran ligné, merci, voilà mes nuits et rêves de pêcheur hantés par un poisson inconnu, un monstre, un mythe révélateur d’effroi originel saturé de toutes les curiosités – et me régale avec ce plus récent extrait du « Grand Poème » de Marc Graciano.

Je pense à Robert Alexis pour l’évocation de la robe. & aussi à Léon Tolstoï et à son Le Père Serge. Au superbe La Bièvre de Joris-Karl Huysmans republié récemment (merci aussi !) par Le Réalgar. Mais est-ce utile d’opérer une ou des boutures référentielles ?

(Extraction dans l’insécable) :
« (…) , ce n’était point l’ermite qu’ils allaient voir qui s’était proclamé saint, mais plutôt la rumeur publique, au vu de sa fame élevée, à cause qu’aucun saint homme, bien évidemment, ne saurait prétendre l’être, ce à quoi précisément, fit remarquer finaudement la vieille voix prude, l’on reconnaissait les saints hommes, mais le damoiseau répondit ne rien voir dans la vie de cet homme qui eût pu le faire élever par quiconque au statut de saint, puisqu’il n’avait conduit ni remporté aucune grande bataille chrétienne, ni acquis aucune véritable science religieuse, ni fait édifier encore aucun monument religieux, ni fondé aucun ordre, ni établi aucun hôpital, ni dirigé aucun asile, ni, bien sûr et surtout, réalisé aucun miracle, bref, dit la jeune voix faraude, qu’il n’avait encore rien réalisé qui fût de valeur aux yeux de ses semblables, et la harpie ricana en entendant ces mots qui semblaient la combler de joie mauvaise, alors l’on entendit la voix de la jeune vierge, qui était pure et cristalline, tant pure et frêle qu’elle était à peine perceptible, qui disait qu’il était nul besoin d’avoir fait monstration de vanité et de puissance pour être considéré comme un saint, mais, bien au contraire, de renoncement et de faiblesse, mais la harpie ricana méchamment à nouveau, et proclama qu’elle ne voyait rien de plus vaniteux que l’acte de se retirer du monde et du commerce des hommes en guise d’édification pour eux, (…) »

Récit d’une arrivée vers l’ermite et son lieu de réclusion. Combien sont-ils à grimper vers lui en conversant ? Ai-je besoin d’en dire trop et que s’effondre pour le lecteur un ressort narratif. Je bute sur le mot, on est bien moins dans « une » narration que dans un poème qui nous est déroulé ici. Marc Graciano est un « langueur » (définition sur demande), camarade d’un autre « haut langueur » au catalogue de La guêpine : Claude Louis-Combet. Auteurs chez qui le récit est un poème. Deux écrivains que je lis souvent à haute voix. Il y a quelques semaines, déclamer à six heures du matin, de longs fragments, sur la promenade Julien Gracq de Saint-Florent-le-Vieil Transphallie, extrait de De la terre comme du temps, nouvelles, parues chez Lettres Vives. L’année dernière, Johanne, en sautant le premier paragraphe pour y revenir en fin de lecture. Johanne m’avait résisté de longs mois, puis je l’avais avalé sur un banc de Saint-Florent-le-Vieil, face à la Loire. Comme, plus tard, j’ai avalé dès acquisition – et loin des mulets – Shamane et cette figure féminine vivant dans son camion, rattachée à la nature (elle pêche à mains nues sous les racines d’une rivière), rattachée à une bouteille de champagne un jour de fête. J’avais imaginé le corps d’Iggy Pop dirigé par David Lynch pour les deux chapitres les plus inquiétants. Désir de cinéma contagieux aussi sur d’autres pages du livre. De cela, il aura fallu parler aux amis. Moments installés comme un rituel. La demi-heure d’échange au téléphone avec F., avec A., avec N.

Chez La guêpine, La Loire de Charles Péguy ; il semblerait que je tourne autour de ce livre depuis quelque temps.

Et la scène érotique du bain dans Johanne. Joie extatique voluptueuse ou tension préorgasmique saturée de toutes les beautés de cœur et d’âme ? Il va devenir fatigant de dire que les textes de Marc Graciano feraient presque de lui le seul écrivain français vivant, le seul poète (après Cédric Demangeot, Jude Stéfan et Franck Venaille), et que nos vies sont bien reliées à chacune de ses parutions. Ce ne sont pas seulement des rendez-vous. Noirlac, 12 octobre chez Le Tripode.

Les tourments du fleuve, les oiseaux d’eau, un ciel calciné d’orage et de nuages rescapés dans ce qu’ils contiennent d’extensions (rythme, sons, images, présences…). Allez vers une joie cosmique, augmentée d’une saison et d’un astre en mouvement ou d’un autre fleuve : un nouveau livre de l’auteur dans nos mains.

Christophe Esnault

Conseillé par (Libraire)
26 août 2023

Qui est Susanne ?

Sarah, dans ce roman, est une personne réelle. Il n'est pas certain que vous puissiez vraiment faire avec cette phrase parce qu'un roman, par construction, n'est pas réel. Il y a aussi un écrivain, bien sûr celui qui écrit le livre, Eric Reinhardt, qui met en scène l'écrivain qui parle avec Sarah. C'est déjà du roman bien entendu, les romans nous font toujours croire à la réalité de ce qu'ils racontent. Jusque là, on pourrait dire que tout va bien. Mais voilà que ces deux personnages romanesques vont en fabriquer un autre : Susanne. Qui est réelle dans le roman du roman, mais pour nous, lecteur ? Et pour les personnages Sarah et l'écrivain? Eric Reinhardt ne se contente pas de jouer avec les tiroirs, mais aussi avec nos nerfs, et on ne sait plus si on craint pour Sarah ou pour Susanne dans cet inquiétant huis clos qui fleurte avec la folie. Parce qu'en plus il y a du suspens.

14,50
Conseillé par (Libraire)
26 août 2023

Rien de spécial

C'est un livre sur un non sujet. L'amour ici perd son romanesque, il ne se passe rien d'autre qu'une vie de couple, de la rencontre à la fin. Sans exaltation ni tempête, 50 ans en commun. Nous en avons vu beaucoup des couples comme ça. Et, à moins sans doute de le vivre, nous ne savions pas que c'était si beau.