La théorie des dominos

Alex Scarrow

Le Cherche Midi

  • Conseillé par
    10 décembre 2010

    Finalement, lecture palpitante et interessante !

    J’ai eu beaucoup de mal à terminer ce livre, mais je vous invite à lire mon billet jusqu’au bout (allez allez, courage ! ^-^), parce que finalement j’en ressors pas mal de points positifs !

    Donc oui j’ai eu du mal à le terminer. J’ai dû l’abandonner à la moitié pour me plonger dans autre chose et finalement, il est resté au moins deux mois à prendre la poussière.


    Le contexte : Le monde est paralysé suite aux dégradations des pipelines qui acheminent le pétrole. Le monde entier ne devient que chaos et violence. Nous suivons les aventures d’un couple et de leurs deux enfants. Dont le père est bloqué en Irak.

    Ce que je lui reprochais ? D’abord un style et une intrigue trop comparable à un téléfilm de catastrophe comme on peut en voir à la télé le dimanche après-midi. Avec ce que ca comporte de mauvais enchaînements, prévisibles et pas vraiment fins. Mais je me suis ennuyée aussi durant les longs combats interminables se déroulant en Irak. Ca tire, ca meurt, du sang coule et les soldats sont vraiment dans la panade. Concernant ce point, d’accord, je me suis ennuyée, mais je n’ai pu m’empêcher de penser aux vrais soldats qui sont dans des pays en guerre. Parce que paradoxalement avec mes propos plus hauts, le roman se révèle finalement d’un réalisme effrayant.

    Concernant l’intrigue, le chaos règne, c’est la loi du plus fort. Il faut se débrouiller pour boire, manger et se protéger. Les hommes deviennent des sauvages, prêts à tuer pour se nourrir. Hélas, l’organisation et la courtoisie ne gagnent pas face à la panique (et ca, c’est quand même réaliste je crois bien…). De plus, le père est impliqué à son insu dans les évènements, et sa fille est traquée par un tueur à gages…

    Après ma longue interruption de lecture, le roman m’est apparu différent. C’est peut-être parce que je m’étais aéré le cerveau, peut-être aussi parce que j’avais dépassé les passages ennuyeux et que la deuxième moitié devient plus palpitante; toujours est-il que j’ai trouvé ma lecture bien plus plaisante. Les rebondissements ont même réussi à me tenir en haleine et je me surprenais à prier pour que nos héros restent en vie. J’ai même trouvé pas mal de matière à réflexion : La conversation entre un guide irakien et les soldats américains et anglais m’a fait réfléchir, je me suis aussi questionnée sur notre dépendance au pétrole, que se passerait-il si nous n’étions plus approvisionnés ? Est-ce que la situation pourrait dégénérer d’une telle façon et aussi rapidement ? Que ferait-on en fait, sans pétrole ???

    Je suis loin de penser que ce roman collerait à la réalité, mais après tout, c’est une fiction distrayante et le but de l’auteur, comme il le dit à la toute fin est que chacun se questionne. L’idée de ce roman lui est venue après avoir entendu parler de Pic Pétrolier. Nos ressources en pétrole ne sont pas illimitées. Certains pensent qu’on puise déjà dans les réserves, d’autres qu’il nous reste environ cinquante ou soixante ans de ressources inexploitées (selon les mots de l’auteur). Mais c’est quoi soixante ans ? Qu’adviendra t-il des générations futures ? De quoi sera fait leur monde et comment se déroulera la fin de l’ère du pétrole ? (« comme l’âge de pierre, l’âge du bronze, celui des locomotives à vapeur »,…). L’auteur nous dit « ce n’est pas un livre sur le pic pétrolier, c’est un livre sur notre paresse et notre vulnérabilité. Sur notre dépendance au système en place. Sur le peu de responsabilité que nous acceptons de prendre quant à nos actions, à nous même et à nos enfants ».

    Alors je n’ai pas la science infuse et je ne prétends pas détenir quelque vérité, mais ce livre aura eu le mérite de me faire réfléchir, et même de me distraire ! Et oui, malgré mes quelques réticences du début !

    Une lecture qui conviendra aux amateurs du genre qui pourront aussi y déchiffrer un message.

    Les + :

    Une lecture rythmée

    Des personnages attachants

    Un scénario apocalyptique (bah oui j’aime bien quand même)

    Le message qui est délivré entre les lignes

    Les – :

    Quelques longueurs (notamment en Irak)

    Un scénario qui n’est pas sans rappeler les téléfilms catastrophes avec ce qu’ils comportent de lourdeurs

    Pas mal de coquilles (dues à la traduction ??)