Le monde à l'endroit

Ron Rash

Seuil

  • Conseillé par
    1 avril 2013

    Au pied des Appalaches, Travis âgé de dix sept-ans est fils d'un cultivateur de tabac. Un peu voyou et surtout en quête de lui-même, il ne supporte plus de travailler comme un forcené pour son père sans une once de reconnaissance. En se rendant pêcher, il découvre par hasard une plantation de marajuana bien cachée. Son copain et ami Shank le met en relation avec Leonard. Les rumeurs vont bon train sur cet ancien professeur qui deale depuis son mobile-home. L'appât de l'argent pousse Travis à recommencer deux fois, le seconde sera de trop. Carlton Toomey n'aime pas qu'on le vole et Travis se retrouve le pied coincé dans un piège à ours. Et pour qu'il comprenne bien la leçon, Tommey lui sanctionne le muscle du talon d'Achille. Son père le fait trimer encore plus, Travis décide de partir du domicile familial. Il se rend chez léonard qui accepte de l'héberger. Travis a retrouvé un emploi et Léonard a décelé chez lui des capacités intellectuelles jusque là inexploités.

    Il faut dire que Travis aime lire et s'intéresse à ce qui touche la guerre de Sécession dans laquelle certains de ses ancêtres sont morts. Léonard alimente cette soif de savoir, lui qui n' a plus aucun contact avec sa femme et sa petit fille et qui ignorent où elles se trouvent. L'histoire serait bien trop simple si elle s'arrêtait là. Même si la rédemption de Léonard passe en quelque sorte par le jeune homme, la liberté par la connaissance, la guerre de Sécession et ses massacres perpétrés ne sont pas oubliés. En quelques mois, Travis va devenir un homme mais le prix sera élevé comme si grandir ne pouvait se faire que dans la douleur, dans le poids de l'héritage du sang qui coule dans nos veines.

    Roman sombre posé dans un écrin de nature sublime, la luminosité est présente par de brêves intermittences comme les reflets scintillants de l'eau. Les dernières pages sont inattendues et la tension qui s'en dégage est palpable avec des personnage prêts à basculer sur le fil du rasoir.
    Mais surtout Ron Rash m' a époustouflée par son écriture ! Il est capable d'introduire des citations de Simone Weil sans qu'elles apparaissent comme un cheveu sur la soupe et de nous surprendre par des phrases d'une délicatesse inouïe ( Travis respira l'odeur suave du parfum, qui lui procura la même agréable sensation de décélération paisible qu'une seconde bière. Sa contrariété parut se déposer à la surface du petit ruisseau et partir au fil de l'eau) ou qui mettent en exergue toute la difficulté de trouver sa place dans ce monde selon ses origines et son environnement.


  • Conseillé par
    13 décembre 2012

    une des bonnes surprises de l 'été

    Départ en vacances avec ce service de presse en poche, très agréablement surprise.
    De très belles descriptions de paysages et les parallèles entre cette histoire contemporaine et les lettres de ce médecin pendant la guerre de sécession bien écrits. Une belle histoire entre ce père et Travis son "fils " d'adoption.
    M 'a donné envie de lire le roman de Carlson le signal.


  • Conseillé par
    14 octobre 2012

    Pas convaincue

    J'ai toujours entendu ou lu de très bonnes critiques sur les romans de Ron Rash, je m'attendais donc à être charmée par son dernier roman Le monde à l'endroit... et bien non!

    Le début me paraissait pourtant prometteur : Travis est un adolescent paumé, rejeté par son père, qui tombe sur une plantation de pieds de cannabis alors qu'il allait pêcher.

    Bien évidemment il se sert allègrement et réussit à revendre les pieds à Léonard, un ancien enseignant, vivant plus ou moins reclus chez lui avec Dena, une juene toxico.

    Mais les Toomey, propriétaires des plants ne comptent pas se laisser faire et après plusieurs vols, ils attrapent Travis et lui font passer un mauvais quart d'heure!

    Jusque là, j'étais emballée, mais c'est bien vite retombé...

    Travis se met alors en tête de passer un examen lui permettant de continuer ses études et se fait aider de Leonard, qui décide lui aussi de suivre le droit chemin et d'arrêter de revendre de la drogue.

    En révisant quelques grands chapitres de l'histoire locale il tombe sur un massacre perpétré pendant la guerre de sécession où une bonne partie de sa famille a été abattue.

    Entre les chapitres s'insèrent les passages du journal d'un médecin de campagne de l'époque (1860), inscrivant ses journées, les patients soignés et les remèdes donnés.

    Le lien s'établie à la fin du roman et laisse le lecteur un peu dérouté une bonne partie du récit.

    Je ne sais quoi penser de ce roman ( et ma chronique en est la preuve, je ne sais même pas quoi en dire!).

    Travis passe de longs moments à réfléchir sur le passé, l'incidence que celui-ci peut avoir sur notre construction personnelle...

    La fin m'a semblé être un grand n'importe quoi, otage, courses poursuites sur fond de drogue et d'alcool......

    Je suis passée à côté de ce roman, vraiment...

    Je retenterai Ron Rash avec Les pieds au paradis