22 / 11 / 63

Stephen King

Albin Michel

  • Conseillé par (Libraire)
    20 juin 2013

    938 pages!

    938 pages de "fissures dans le temps"...
    Peut-on ou doit-on empêcher l'assassinat de JFK ?
    Uchronie quand tu nous tiens !
    Récit d'une belle documentation mais aussi nostalgie des sixties "palpable" et idylle au coeur de la "réécriture" de l'Histoire ...


  • Conseillé par
    4 avril 2013

    Back to the future

    Sous sa magnifique couverture, le dernier roman de Stephen King pose une question centrale : est-il possible d’annuler les nombreux « effets papillons » consécutifs à un drame historique comme l’assassinat du président Kennedy en intervenant en amont pour l’éviter ? Pour tisser sa réponse, le maître du suspense a choisi l’uchronie (réécriture de l’Histoire par la modification d’un événement passé). Son héros, Jake Epping, un enseignant de 35 ans en 2011, va donc se retrouver au cœur de l’Amérique profonde en 1958. Il aura 5 ans pour empêcher par tous les moyens le futur meurtrier Lee Harvey Oswald de passer à l’acte à Dallas. Malgré un léger agacement de départ face à ce procédé de science-fiction souvent utilisé, on est très vite happé par cette plongée haletante et documentée (notamment sur Oswald et sa famille) dans l’Amérique des « happy days ». Au fil des pages, on partage avec le héros la vie quotidienne des petites villes américaines de la fin des années 50 et on suit avec impatience son parcours, des pièges tendus par le destin aux belles rencontres amicales et même amoureuses, jusqu’au… 23 novembre 1963, jour où il devra retourner vers le futur. Ce serait péché de vous en dire plus. Juste un conseil, malgré ses 930 pages, plongez vous dans ce roman. L’auteur y déploie tout son talent de grand conteur américain et confirme vraiment son statut de « King » de nos nuits blanches.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u


  • Conseillé par
    17 mars 2013

    Jake Epping est professeur d'anglais à Lisbon Falls, dans le Maine. Il donne des cours du soir aux adultes et est un jour marqué par un devoir dans lequel un homme, Harry Dunning, raconte le jour où son père a tué sa mère et ses frères et soeurs. L'anglais est très maladroit mais Jake lui met la note maximum. Lorsque Harry obtient son diplôme, ils vont fêter ça au fast-food où le propriétaire, Al Templeton, les prend en photo pour les mettre sur son mur des célébrités. Un peu plus tard, Al appelle Jake et lui demande un service: il devra passer par la porte arrière de son magasin, ce qui le mènera directement en 1958 et utiliser le temps qui le sépare de 1963 pour préparer une parade à l'assassinat de John Kennedy. Il pourra revenir en 2011 si les choses se corsent et repartir à nouveau. Quelque soit le temps qu'il reste là-bas, il reviendra toujours deux minutes après son départ en 2011.

    Il est très diffile de parler de ce roman en le résumant à cela car ce n'est pas du tout ce que j'ai préféré. J'ai adoré la première moitié du roman, j'ai même cru que ce roman serait un coup de coeur. D'abord, il y a de nombreux clins d'oeil littéraires, dont un à John Irving. Ensuite, Jake étant prof, il se pose des questions que je me pose aussi, et quand il donne un A+ à la rédaction de Harry, j'ai repensé à un autre écrit qui m'était tombé entre les mains et aussi à une situation tragiquement similaire vécue en tant que prof:

    Parce que son devoir était bon et parce que son devoir avait suscité une émotion en moi, son lecteur. Et n'est-ce pas ce que l'on demande à un écrit de niveau A+? Qu'il vous remue?

    Sans aucun doute, le fait que Jake soit prof a beaucoup joué dans mon plaisir de lecture et le point culminant du livre est le premier spectacle de fin d'année où tout le monde finit en larme à la fin de la représentation Des Souris et des hommes.

    Comme je ne suis pas du tout fan de Stephen King, je n'ai pas reconnu d'éventuelles clins d'oeil mais j'ai apprécié l'allusion au clown tueur dans la ville de Derry. Mais j'ai surtout adoré l'ambiance des années 58 à 63 que décrit Jake avec son oeil habitué à la modernité. Il ne se sent pas bien partout, adore Jodie, la seconde ville dans laquelle il va passer des années mais déteste Derry et Dallas et nous rappelle que la vie n'était pas rose pour tous, notamment pour les gens ce couleur (pour comprendre l'allusion, il faudra lire le roman):

    Si jamais je vous ai donné l'idée qu'en 1958, tout n'était qu'"Âge tendre et tête de bois", rappelez-vous le sentier dans les broussailles, d'accord?

    Ensuite, j'ai moins aimé pour deux raisons, d'abord parce que la traque d'Oswald m'a moins passionnée, sans doute parce que ce n'est pas un homme que je trouve passionnant et aussi parce que l'histoire d'amour entre Sadie et Jake m'a parue mièvre et là, je n'ai pas pu m'empêcher de sourire en passant au Harry Québert car le reproche que je lui faisais, c'était la mièvrerie des son histoire d'amour, avec ses Nola chérie. Ici, c'est ma pépette qui m'a agacée, il faut donc croire que Joël Dicker a vraiment collé au style de certains romanciers américains. J'ai malgré tout souri grâce aux scènes de micro caché sous le Tupperware, qui rend les scènes d'écoute drôles (imaginez-vous que votre saladier Tupperware devienne un système d'écoute!). Comme est drôle le fait que ce que Sadie a bien du mal à croire, c'est qu'en 2011, le président américain est noir.

    Je n'ai vraiment pas aimé l'effet papillon qui suit le deuxième voyage dans le temps (le plus long voyage) la toute fin avec la rencontre finale m'a émue. Malgré quelques bémols, je vous recommande donc la lecture de ce très bon roman.


  • Conseillé par
    4 mars 2013

    Etats-Unis, en 2011 après les attentats du 11 septembre. Jake Epping professeur d’anglais trentenaire divorcé dans un lycée tranquille du Maine assiste à la remise de diplôme d’Harry Dunning l'homme d’entretien du lycée plus âgé que lui. Jake sait qu’enfant il a assisté au meurtre de toute sa famille par son père. Blessé à la jambe mais aussi à la tête, dans l’Amérique des années 50 Harry Dunning a été vite considéré comme retardé mental.
    Jake a pris l’habitude de se rendre chez Al qui vend à prix défiant toute concurrence des burgers de qualité supérieure. Pourtant les lycéens désertent la roulotte car la suspicion a effectué son travail. Al et Jake ne sont pas des amis à proprement proprement parler mais ils aiment échanger toujours quelques mots. Atteint d’une cancer des poumons foudroyant, Al demande à Jake un service. Comment refuser ?

    Mais ce service va entraîner Jake là où jamais son imaginaire aurait pu le conduire. Car Al lui révèle qu’à partir de la réserve de sa roulotte, il existe une sorte de terrier qui permet de remonter dans le temps. Méfiant et surpris, Jake obtient la démonstration en empruntant lui-même le terrier. Chaque retour dans le passé débouche au même endroit, au même jour et à la même heure. Tout voyage annule les actes et traces du précédent. Al qui n’en a plus pour très longtemps a une idée derrière la tête. Il demande à Jake d’empêcher l’assassinat de JFK du 22 novembre 1963 à Dallas ce qui évitera le guerre de Vietnam et des années bien troubles.

    Comment réagiriez-vous si vous aviez la possibilité de remonter dans le temps pour empêcher certains tournants de l’Histoire et éviter une guerre ? Et surtout si vous l’on confie un mode d’emploi de ce voyage, du mode vie de cette époque que vous n’avez pas connu et tous les renseignements sur le présumé meurtrier du président John Fitzgerald Kennedy. Vous savez où Lee Harvey Oswald habite mais aussi chacun de ses faits et gestes que l’Histoire a pu reconstituer st surtout quand et comment il tuera JFK.

    Stephen King nous implique dans un roman époustouflant ! Une remontée dans le temps où l’on plonge dans l’Amérique de années de la fin des années cinquante avec un réalisme frappant de détails. Un mode de vie, des pensées mais aussi une époque bien plus apaisée que celle de nos jours. La dimension humaine et sociale est omniprésente, mélange habile de suspense avec de l'humour pour cette chronique d’une époque où un homme se retrouve écartelé entre l’amour pour une jeune femme et la mission qu’il doit effectuer. Et même si les mentalités sont étriquées et comportent de nombreuses œillères, vous savez que dans peu de temps elle vont changer car c’est inscrit dans l’Histoire.Mais comme Al l’a dit à Jake l’effet papillon existe et un simple geste de votre part peut avoir des conséquences bien différentes que vous l’imaginiez.

    Ce roman ambitieux dépasse largement toutes ses promesses. Fresque sociale des Etats-Unis où la conscience d’un homme est malmenée. Je n’avais jamais lu Stephen King auparavant et je n’ai pas pu lâcher ce pavé où tout est savamment orchestré. Rebondissements, changement de tournure des évènements distillent une adrénaline constante qui monte en crescendo. Une addiction totale absolue qui m’a fait vivre pendant plusieurs jours dans une Amérique qui donne envie de remonter le temps. J'ai tourné les deux cent dernières pages en apnée totale avec le cœur battant très, très vite.

    Un livre passionnant, étourdissant de talent car tenir le lecteur sur plus de 900 pages sans le perdre ou le noyer dans des longueurs est signe d’un roman que je qualifie de très, très bon !