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    25 août 2022

    Maigret couve une grippe, il est grognon et fatigué. Il doit enquêter sur l'assassinat d'Oscar Chabut, marchand de vin très prospère, à la sortie d'un hôtel particulier dans lequel il emmenait régulièrement ses conquêtes féminines.

    De prime abord, la victime est appréciée, mais les investigations des flics font apparaître un négociant redoutable, un homme riche à qui rien ni personne ne devait résister.

    Et Maigret se sent épié, suivi. Bientôt il reçoit des coups de fil anonymes pour dire que Chabut était une crapule de la pire espèce.

    On devrait tous lire de temps en temps un Maigret ou n'importe quel autre livre de Simenon. Maigret, c'est une étude des mœurs et des coutumes de l'époque et de l'endroit dans lequel il enquête tellement fine qu'on pourrait presque en oublier l'intrigue. La bonhommie du personnage, son incroyable écoute lui permettent d'obtenir des confidences auquel nul autre que lui ne parvient.

    Simenon dans cet opus, plonge dans la bourgeoisie parisienne dans laquelle, à force de travail, Oscar Chabut s'est élevé. Néanmoins, il reste le parvenu, le nouveau riche, et le ressent tant qu'il séduit les femmes de ses amis et ses employées, pour exister. Même Maigret, en fréquentant ce milieu et les proches du suspect finit par dire qu'il a rarement croisé autant de personnages peu ragoûtant dans une enquête.

    Lire Maigret, c'est aussi vivre une époque avec un personnage qui aime la bonne chère, et parfois, ça peut faire sourire, lui qui, sur les conseils de Madame Maigret doit prendre une aspirine pour soigner sa grippe : "Docilement, il en prit une puis, pour en faire passer le goût, il se versa un tout petit verre de prunelle d'Alsace que leur envoyait sa belle-sœur." (p.83)

    Voilà, c'est tout cela Maigret et tant d'autres choses. et l'on comprend pourquoi ce personnage a traversé les années, inspire les réalisateurs de cinéma et les inspirera sans doute encore.