Les complémentaires

Jens Christian Grøndahl

Folio

  • Conseillé par
    16 septembre 2017

    ...et ils ne cessaient de croître.

    Peut-on se libérer de son passé ? Après vingt cinq ans de vie commune, quelques renoncements et désillusions, David et Emma Fischer sont convaincus de s'être épanouis en faisant table rase de leurs origines.
    Emma a quitté l'Angleterre pour suivre son mari à Copenhague, elle se consacre à la peinture dans une serre au fond du jardin mais a sacrifié une carrière artistique pour élever leur fille.
    David, avocat, juif et athée, a quitté sa famille et sa communauté, convaincu que l'essence de son identité ne se trouvait pas là. Il n'a eu de cesse de devenir un homme ordinaire, aspirant à la banalité, seule liberté possible. Pourtant, le temps du roman, quelques jours, l'existence du couple va vaciller. David découvre, sur leur boîte aux lettres, une croix gammée dessinée par des inconnus, et se surprend à se sentir honteux et coupable. Emma s'interroge sur le sens de son travail alors qu'elle est confrontée au regard de sa fille sur l'art. Cette dernière, vidéaste, les invite à sa première exposition, et organise un dîner pour leur présenter son fiancé pakistanais. Ouverts et émancipés, Emma et David n'ont aucun doute sur leur capacité à accepter une culture différente et pourtant la confrontation ne se déroule pas comme prévu. Au fil des heures, et des sensations, ils sont amenés à considérer le chemin parcouru, les directions prises et les histoires d'amour qui ont précédés leur rencontre. De souvenirs plus ou moins douloureux en secrets de famille, ils sont peu à peu renvoyés à leur passé.

    Mais ce retour en arrière n'a rien d'amer. Ce pourrait être l'histoire d'un couple qui s'éloigne, le livre raconte, au contraire, une histoire d'amour réaffirmée et inachevée. " Parce qu'Emma et lui étaient toujours mariés après tant d'années, le temps passé ne laissait pas un sentiment de tristesse. On ne leur demandait pas de reconstruire un ensemble perdu à partir de quelques fragments épars, ils faisaient un avec ce tout et ils ne cessaient de croître. " Les fondations de la relation d'Emma et de David sont solides, et les raisons qui les ont tenus ensemble, apparaissent de plus en plus clairement. Les non dits et les omissions sont peut-être essentielles, car c'est parfois dans sa part d'ombre et de mystère que se nichent la particularité et la liberté d'un couple. Une fois de plus, Jens Christian Grondahl dissèque avec justesse l'intimité de la relation conjugale mais plonge également au cœur des questions de choix, de transmission et d'identité.

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  • Conseillé par
    23 août 2016

    A Copenhague au Danemark, David Fisher avocat de profession est marié depuis plus de vingt ans à Emma qui a laissé l’Angleterre, sa future carrière de peintre pour le suivre. Etudiante aux Beaux-Arts, leur fille Zoë suit les traces de sa mère même ci cette dernière peint dans sa serre aménagée en atelier sans rien exposer ou vendre. Davis a pour ainsi dire enterré ses origines juives depuis bien longtemps et n’en parle jamais. Au cours d’un dîner, Zoë leur présente son petit ami Nadeel étudiant en médecine et d’origine palestinienne alors que le matin même David a découvert une croix gammée peinte sur leur boîte aux lettres. Ces deux évènements vont venir bousculer le couple.

    Au cours du diner, Emma parle des origines de David à Nadeel. Son mari ne comprend pas pourquoi Emma a abordé ce sujet. De plus, le dessin trouvé le matin le hante et il n’en pas a parlé à personne. Et quand ils découvrent à l’occasion du vernissage l’exposition de Zoë, David et Emma qui se sont disputés vont séparément être renvoyés à leur passé.
    Les choix (ou non) et leurs conséquences amène chacun des deux à s’interroger sur sa vie actuelle et son passé.

    Après Les Portes de Fer que j’ai aimé d’amour, ce roman de Jens Christian Grondahl ne m’a pas déçue !
    Les complémentaires explore de nombreux thèmes mais jamais en superficialité. Le couple, les origines, la religion, la transmission et l’identité ainsi que l’art, le bonheur sont étudiés avec réalisme. Si Jens Christian Grondahl possède cette capacité extraordinaire à nous questionner avec des personnages crédibles, il ne cherche jamais chercher à en faire de trop.
    Tout simplement superbe !

    "Je n'aurais pas cru que les gens deviendraient aussi obnubilés par leurs fichues racines, et par l'endroit "d'où ils viennent". Ce n'est pas pour moi. Comme s'il n'était pas plus intéressant de se demander où l'on va, où l'on pense aller."

    "Le monde entier est sans abri si nous ne parvenons pas à nous sentir chez nous avec les autres."