- EAN13
- 9782072843211
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 21/03/2019
- Collection
- Le Débat
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
-
Papier - Gallimard 14,50
Bienvenue dans le monde de la politique d'identité, qui, d'Amérique jusqu'ici,
est en passe de devenir notre horizon commun. Selon la bonne nouvelle
identitaire répandue chaque seconde par le brouhaha de la communication et le
babil des "réseaux sociaux", nous agissons, vivons et pensons en tant que
catégories, au besoin croisées (par exemple homme blanc juif, LGTBQ) et
volontiers blessées. Comme le révèle son expérience américaine et
préfiguratrice, qui diffuse à partir du foyer des universités, la politique
d'identité conforte l'avènement d'un despotisme démocratisé, où le pouvoir
autoritaire n'est plus entre les seules mains du tyran, du Parti ou de l'État,
mais à la portée d'êtres manufacturés et interconnectés que traversent des
types de désirs totalitaires. Cet ordre mondialisé est une dictature
moralisatrice qui distribue les prébendes en fonction du même, qui remplace le
dialogue par le soliloque plaintif et la vocifération, qui interdit, qui
censure l'inattendu – dont les arts - au nom du déjà dit et des comme-nous.
Malgré son succès grandissant, une telle entreprise peut encore être défaite,
à condition, du moins, d'en vouloir comprendre les manifestations
contemporaines.
est en passe de devenir notre horizon commun. Selon la bonne nouvelle
identitaire répandue chaque seconde par le brouhaha de la communication et le
babil des "réseaux sociaux", nous agissons, vivons et pensons en tant que
catégories, au besoin croisées (par exemple homme blanc juif, LGTBQ) et
volontiers blessées. Comme le révèle son expérience américaine et
préfiguratrice, qui diffuse à partir du foyer des universités, la politique
d'identité conforte l'avènement d'un despotisme démocratisé, où le pouvoir
autoritaire n'est plus entre les seules mains du tyran, du Parti ou de l'État,
mais à la portée d'êtres manufacturés et interconnectés que traversent des
types de désirs totalitaires. Cet ordre mondialisé est une dictature
moralisatrice qui distribue les prébendes en fonction du même, qui remplace le
dialogue par le soliloque plaintif et la vocifération, qui interdit, qui
censure l'inattendu – dont les arts - au nom du déjà dit et des comme-nous.
Malgré son succès grandissant, une telle entreprise peut encore être défaite,
à condition, du moins, d'en vouloir comprendre les manifestations
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