Eloge du patriotisme
EAN13
9782221127278
Éditeur
Robert Laffont
Date de publication
Collection
Réponses RL
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Eloge du patriotisme

Robert Laffont

Réponses RL

Indisponible
Petite philosophie du sentiment national.


Être français, c'est accepter de dire : "Ma particularité bretonne, vendéenne,
lorraine, corse, africaine, maghrébine, asiatique, turque, roumaine, a, malgré
tout l'attachement que je lui porte, moins d'importance que ma particularité
nationale. Ma fierté, mon sentiment d'appartenance, mon sentiment identitaire,
je les ferai dépendre non seulement de ma communauté provinciale,
ethnoculturelle, religieuse, mais aussi, et surtout, de ma patrie.'

À l'heure où la France multiculturelle subit les pressions des communautés
ethnoculturelles et religieuses qui s'isolent et se dressent les unes contre
les autres, il est urgent de repenser et mettre en œuvre ce qui fait la
cohésion nationale sans dénier pour autant le droit de chacun à rester fidèle
à ses racines. Pour le philosophe Michel Lacroix, l'antidote au
communautarisme est le patriotisme ; dans ce qu'il a de particulier et
d'universel, car la seule défense d'une patrie charnelle, position adoptée par
les nationalistes qui nient la dimension universelle, peut aboutir elle aussi
à l'éclatement de la nation.
Se replier sur nous-mêmes serait trahir notre tradition française. La
particularité de notre patrie doit être préservée non comme une fin en soi
mais comme un terreau dont se nourrit l'universalisme. Faire son devoir de
patriote aujourd'hui, ce n'est plus surveiller la frontière et repousser on ne
sait quel ennemi, c'est assurer la transmission culturelle, autrement dit ne
pas oublier son histoire, ni négliger sa langue et la faire partager aux
autres, notamment aux plus jeunes. Chaque génération est héritière de celles
qui l'ont précédées. Et c'est bien la vie de la nation qui est en jeu dans
cette incessante transmission, au-delà des doutes qui la traversent en ce
moment. Le sentiment patriotique peut alors devenir une des conditions de la
réussite de l'intégration.
Mieux, la France doit continuer de faire entendre ses principes universels au
niveau de la gouvernance mondiale en renouvelant le contenu de son message :
elle doit s'affirmer comme une force de proposition, un " lanceur d'idées "
dans les domaines suivants : la régulation de la finance mondiale ; l'écologie
et le développement durable ; la lutte contre la faim ; l'aide aux pays
pauvres ; la gestion des ressources rares (matières minérales, énergies
fossiles, eau) ; la limitation des armements ; la lutte contre le terrorisme ;
le dialogue entre les civilisations. Une voix qui, certes, ne sera pas celle
de la nation la plus puissante, mais qui, venant d'un peuple qui jouit encore
d'un certain crédit intellectuel et moral, a plus de chances d'être écoutée.
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