La dangereuse
EAN13
9782234081581
Éditeur
Stock
Date de publication
Langue
français
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La dangereuse

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Le 5 novembre 2015, en sortant de la gare de Casablanca, Loubna Abidar s’est
fait tabasser dans la rue par un groupe d’hommes qui l’avaient reconnue. Les
deux cliniques successives où elle est arrivée pour se faire soigner, le
visage en sang, ont refusé de l’accueillir. Au commissariat où elle s’est
rendue pour déposer plainte, les policiers se sont moqué d’elle et ne l’ont
pas laissée rentrer. Le lendemain matin, Loubna a fait sa valise a pris le
premier avion pour la France.
Ce qui vaut à Loubna Abidar d’être menacée de mort, c’est d’être l’une des
actrices les plus connues du Maroc et d’avoir osé incarner une prostituée dans
Much loved, du réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch. Le film où Loubna
joue le rôle principal, avec ses scènes de nudité, d’amour et de sexe, a
enflammé encore davantage l’hystérie des hommes de son pays et au-delà, bien
qu’il n’ait été vu que par extraits sur internet, où des scènes ont été
falsifiées et caricaturées : à la suite de sa présentation au Festival de
Cannes, il a été interdit au Maroc, considéré comme « un outrage grave aux
valeurs morales et à la femme marocaine, et une atteinte flagrante à l’image
du royaume ».
Par son courage, Loubna Abidar est devenue le symbole de toutes les femmes que
la tradition arabo-musulmane divise en deux catégories : les pures et les
putes. Une femme qui montre son corps est une pute. Une femme qui parle de son
corps est une pute. Une femme qui prend la parole est une pute. Une femme qui
tient tête est une pute. Une femme qui a du plaisir est une pute. Une femme
qui éprouve de l’amour est une pute. Une femme qui revendique sa liberté est
une pute. Une femme qui est une femme est une pute. Toutes les femmes sont des
putes.
Ce livre raconte la vie d’une femme arabe dans un monde d’hommes : l’histoire
exemplaire de Loubna Abidar, la « catastrophe » qu’est sa naissance parce
qu’elle est une fille, la violence de son père alors qu’elle était enfant au
Maroc, la violence des autres hommes que dérange son métier d’actrice, son
émancipation par le cinéma, par son insolence, par sa liberté – et le prix
très cher payé de cette liberté.
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