L'Objet de beauté
EAN13
9782350881898
Éditeur
Les Belles Lettres
Date de publication
Collection
Encre Marine
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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L'Objet de beauté

Les Belles Lettres

Encre Marine

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Une certaine critique d’art, si répandue qu’elle est devenue vox populi, nous
a habitué depuis fort longtemps, notamment depuis l’avènement de l’art «
contemporain », à considérer que l’art est véhicule ou « expression » de bien
des choses – du moi, des sentiments, des idées politiques, climatiques,
morales –, dont semblent exclues les idées spécifiquement artistiques. Ainsi,
ce que le spectateur d’une œuvre d’art est invité à « comprendre » n’est pas
l’œuvre mais ce qu’elle est réputée signifier (exprimer), sens qui ne se voit
ni ne s’entend paradoxalement pas, que l’œuvre « cache » ou dissimule.
Conscient de cette dérive, Jankélévitch avait affirmé lors d’un interview que
personne n’aime la musique pour ce qu’elle est ; il semblerait qu’il faille
étendre cette vérité à un terrain plus ample : presque personne n’aime l’art
pour ce qu’il est. Que signifie aimer l’art pour ce qu’il est ? Telle est la
question qui oriente ce travail. Il s’agit, dans la mesure du possible, de
penser l’art en tant qu’art, et l’artiste en tant qu’artiste, autrement dit en
tant que créateur d’idées artistiques provoquant des émotions esthétiques.
Aimer l’art pour ce qu’il est, c’est trouver le sens de l’œuvre dans l’œuvre
même, se confondant avec sa beauté. L’œuvre d’art, lorsqu’elle est conçue pour
être jugée comme telle, s’adresse avant tout à une sensibilité esthétique ;
c’est alors qu’on peut l’appeler « objet de beauté ».
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