- EAN13
- 9782363833129
- Éditeur
- Les petits matins
- Date de publication
- 06/05/2021
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
Au moment de son élection, Emmanuel Macron a été présenté comme l'homme d'un "
nouveau monde " qui devait remplacer les pratiques anciennes. Mais, du point
de vue de ses rapports avec la presse, c'est au contraire avec un très ancien
monde que ce jeune président a d'emblée voulu renouer. Il apparaît en effet
comme l'héritier assumé des monarques républicains qui l'ont précédé, au point
que le terme " Jupiter " lui-même est emprunté au double septennat de François
Mitterrand.
Après un quinquennat Hollande marqué par des échanges incessants avec les
journalistes, la " saine distance " voulue par Emmanuel Macron a dans un
premier temps été bien accueillie. Mais cette attitude s'est très vite
transformée en mépris et elle a conduit le Président à des erreurs, tel son
comportement impérieux au moment de l'affaire Benalla. Son cas est loin de
constituer une exception, puisque la logique même des institutions de la Ve
République se prête à des rapports tendus entre le chef de l'État et la presse
: du général de Gaulle à François Hollande, tous les prédécesseurs d'Emmanuel
Macron ont ainsi été tentés, un jour ou l'autre, de mettre les journalistes au
pas.
Le risque est cependant réel, lorsque Jupiter cherche à imposer ses vues à
Mercure, de saper les fondements de sa propre légitimité. Conscient sans doute
de ce péril, et comme l'ont fait ses devanciers les plus habiles, le Président
a consenti à de réelles inflexions après les épreuves qui ont marqué le début
de son mandat. Mais, comme le montre cet essai, son attitude envers la presse
n'a changé qu'en surface : même s'il a renoncé à employer ce mot, Emmanuel
Macron restera sans doute jusqu'au bout un président " jupitérien ".
nouveau monde " qui devait remplacer les pratiques anciennes. Mais, du point
de vue de ses rapports avec la presse, c'est au contraire avec un très ancien
monde que ce jeune président a d'emblée voulu renouer. Il apparaît en effet
comme l'héritier assumé des monarques républicains qui l'ont précédé, au point
que le terme " Jupiter " lui-même est emprunté au double septennat de François
Mitterrand.
Après un quinquennat Hollande marqué par des échanges incessants avec les
journalistes, la " saine distance " voulue par Emmanuel Macron a dans un
premier temps été bien accueillie. Mais cette attitude s'est très vite
transformée en mépris et elle a conduit le Président à des erreurs, tel son
comportement impérieux au moment de l'affaire Benalla. Son cas est loin de
constituer une exception, puisque la logique même des institutions de la Ve
République se prête à des rapports tendus entre le chef de l'État et la presse
: du général de Gaulle à François Hollande, tous les prédécesseurs d'Emmanuel
Macron ont ainsi été tentés, un jour ou l'autre, de mettre les journalistes au
pas.
Le risque est cependant réel, lorsque Jupiter cherche à imposer ses vues à
Mercure, de saper les fondements de sa propre légitimité. Conscient sans doute
de ce péril, et comme l'ont fait ses devanciers les plus habiles, le Président
a consenti à de réelles inflexions après les épreuves qui ont marqué le début
de son mandat. Mais, comme le montre cet essai, son attitude envers la presse
n'a changé qu'en surface : même s'il a renoncé à employer ce mot, Emmanuel
Macron restera sans doute jusqu'au bout un président " jupitérien ".
S'identifier pour envoyer des commentaires.