Le Languedoc pour héritage : les paysages économiques du Bas-Languedoc de la fin de l'Ancien Régime aux années 1930

Comprendre le paysage économique du Languedoc oriental, à travers l'héritage
des deux derniers siècles, c'est remonter le temps jusqu'à l'époque où
résonnaient les sonnailles de la transhumance, et où les lourds convois de
mulets arpentaient les contreforts du Massif central. C'est revivre une
époque, où dominaient le blé et la manufacture. Arrive ensuite la viticulture,
qui enrichit les villes et peuple les campagnes, "siècle d'or" écourté par des
crises de surproduction répétées. Tandis que se forme, dans la plaine, un
espace soumis à la civilisation du vin, le moyen et le haut-pays, de plus en
plus sollicités pour fournir de la main-d'œuvre, connaissent les effets
exacerbés de l'exode rural. Apparaissent alors les premiers contours d'un
Languedoc oriental, caractérisé par la vigueur - de plus en plus forte,- de
ses contrastes économiques entre le haut et le bas-pays. Des enclaves de
prospérité, généralement localisées dans le piémont, se maintiennent - voire
se développent - mais elles ne sont pas suffisamment fortes pour contrarier la
déstructuration économique des espaces excentrés. L'effondrement laisse pour
héritage un arrière-pays immense et protégé, mais le moins peuplé d'Europe :
c'est le point de départ pour une reconquête... Dans sa préface, le professeur
Jules Maurin, président de l'Université Paul Valéry, souligne l'originalité
des recherches, la force de la synthèse, et l'abondance de la documentation.
Mais, surtout, la variété de la cartographie, et la richesse de
l'iconographie, mieux encore, le souffle même de l'ouvrage, invitent le
lecteur à recueillir et à vivre un héritage en forme d'épopée.