- EAN13
- 9782713225833
- Éditeur
- Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales
- Date de publication
- 03/09/2015
- Collection
- Cas de figure
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
La seconde vie des bébés morts
Dominique Memmi
Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales
Cas de figure
Autre version disponible
Depuis le début des années 1990, la plupart des hôpitaux européens ont
révolutionné les pratiques entourant la mort du fœtus ou du nourrisson.
Escamoter l'enfant mort et inciter les parents à « passer à autre chose », tel
était l'usage jusqu'alors. Apprendre à « faire son deuil », telle est la règle
désormais. Le deuil devient volontariste, presque appliqué. Mais le plus
surprenant est sans doute l'invite systématiquement faite aux parents de
regarder leur enfant mort. Internationale, cette mutation fut aussi radicale :
en dix ans, une page de l'histoire de la mort enfantine a été tournée. Elle
cristallise une nouvelle manière de saluer les morts rendant essentielles la
matérialité et l'incarnation du souvenir. Que s'est-il passé pour que la
présentation ou la représentation du corps devienne, ou redevienne,
incontournable pour penser la perte ? Un simple retour au passé ?
Fétichisation du corps et psycho-logisation de son usage : le corps, la chair,
le donné biologique sont appelés au secours des psychés. Mais le phénomène se
limite-t-il bien au cas des bébés morts ? Que nous suggère-t-il de la
redéfinition contemporaine des identités ?
révolutionné les pratiques entourant la mort du fœtus ou du nourrisson.
Escamoter l'enfant mort et inciter les parents à « passer à autre chose », tel
était l'usage jusqu'alors. Apprendre à « faire son deuil », telle est la règle
désormais. Le deuil devient volontariste, presque appliqué. Mais le plus
surprenant est sans doute l'invite systématiquement faite aux parents de
regarder leur enfant mort. Internationale, cette mutation fut aussi radicale :
en dix ans, une page de l'histoire de la mort enfantine a été tournée. Elle
cristallise une nouvelle manière de saluer les morts rendant essentielles la
matérialité et l'incarnation du souvenir. Que s'est-il passé pour que la
présentation ou la représentation du corps devienne, ou redevienne,
incontournable pour penser la perte ? Un simple retour au passé ?
Fétichisation du corps et psycho-logisation de son usage : le corps, la chair,
le donné biologique sont appelés au secours des psychés. Mais le phénomène se
limite-t-il bien au cas des bébés morts ? Que nous suggère-t-il de la
redéfinition contemporaine des identités ?
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