Le Démon de l'allusion, Figures miltoniennes dans L'Escroc de Melville
EAN13
9782728806157
Éditeur
Rue d'Ulm
Date de publication
Langue
français
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Le Démon de l'allusion

Figures miltoniennes dans L'Escroc de Melville

Rue d'Ulm

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Herman Melville (1819-1891), auteur de Moby-Dick, de Billy Budd et de «
Bartleby », est aussi celui du non moins original Escroc à la confiance (The
Confidence-Man, 1857). C’est un maître incontesté de l’art de l’allusion, que
le présent livre se propose d’étudier.
Sa relation avec John Milton (1608-1674) n’est nullement exclusive – car il
entretient des liens importants avec la Bible, Shakespeare, le romantisme
anglais et le transcendantalisme américain entre autres – mais elle est
particulièrement prégnante. Sans rival si ce n’est Dieu, le Satan du Paradis
perdu (1674) hante les ténèbres de L’Escroc.
Ludique, satirique, impie ou mélancolique, l’allusion n’est pas ici de l’ordre
du supplément, mais fait partie de la trame même du texte. Oblique et
déroutante, elle n’en sert pas moins la grande ambition melvillienne : «
énoncer la Vérité ». C’est de manière allusive, en effet, que le romancier
décrit à la fois les travers de l’Amérique, l’aliénation du moi et la terreur
des « sphères invisibles ».
La satire de l’homme libéral – démon portant le masque de la charité et de la
« confiance » – mène à une révélation plus sinistre encore : celle d’une
escroquerie aux dimensions cosmiques, d’une extinction généralisée des
lumières. Par un tour de force d’écriture, Melville parvient à faire
apparaître une obscurité si extrême qu’elle ne saurait être exprimée sans
détour. Il y a dans ce roman souvent décrit comme illisible – et qui,
assurément, ne se laisse pas réduire à des formes plus familières – une
puissance de fascination étrange, quelque chose que l’on croit reconnaître et
qui nous fixe implacablement.
L’Escroc à la confiance de Melville est au programme de l’agrégation d’anglais
2019 et 2020.
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