- EAN13
- 9782757422885
- Éditeur
- Presses Universitaires du Septentrion
- Date de publication
- 17/04/2018
- Collection
- Histoire et civilisations
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Le Troisième Reich dans l’historiographie allemande
Lieux de pouvoir - Rivalités de pouvoirs
Presses Universitaires du Septentrion
Histoire et civilisations
Autre version disponible
Confrontée à un passé bien lourd, d'abord privée de sources, l'historiographie
allemande s’est libérée peu à peu de la perception qu’avaient eue les
contemporains des réalités du Troisième Reich. Comme toute gestion mémorielle
des crises graves et des époques criminelles, l’histoire de la période
1933-1945 fut d’abord écrite en marge d’une opinion plus soucieuse de tourner
la page que de se souvenir. En mettant spectaculairement en évidence la
responsabilité des fonctionnaires, les grands procès des années 1960
(Eichmann, Einsatzgruppen, Auschwitz) alimentèrent la contestation par la
jeune génération du passé de leurs pères. Des fictions, des polémiques
relayées par les médias et des expositions spectaculaires contribuèrent à la
prise de conscience. Tel fut par exemple le cas de la présentation au grand
public des crimes de la Wehrmacht, qui détruisit le mythe d’une armée noble
comparée à des SS responsables de tous les maux. Las d’une république en crise
endémique l’électorat du Reich avait attendu des solutions miracles d’un homme
providentiel. Mais selon une formule célèbre, les Allemands de 1932 n’ont voté
ni pour la guerre, ni pour Auschwitz. Ils ont pourtant eu l’un et l’autre – et
le nazisme en fit des instruments de son pouvoir. Quand ils en prirent
conscience, il était trop tard. L’impossibilité d’agir autrement ne fut pas la
seule raison de l’adhésion au régime jusque dans sa dimension criminelle.
allemande s’est libérée peu à peu de la perception qu’avaient eue les
contemporains des réalités du Troisième Reich. Comme toute gestion mémorielle
des crises graves et des époques criminelles, l’histoire de la période
1933-1945 fut d’abord écrite en marge d’une opinion plus soucieuse de tourner
la page que de se souvenir. En mettant spectaculairement en évidence la
responsabilité des fonctionnaires, les grands procès des années 1960
(Eichmann, Einsatzgruppen, Auschwitz) alimentèrent la contestation par la
jeune génération du passé de leurs pères. Des fictions, des polémiques
relayées par les médias et des expositions spectaculaires contribuèrent à la
prise de conscience. Tel fut par exemple le cas de la présentation au grand
public des crimes de la Wehrmacht, qui détruisit le mythe d’une armée noble
comparée à des SS responsables de tous les maux. Las d’une république en crise
endémique l’électorat du Reich avait attendu des solutions miracles d’un homme
providentiel. Mais selon une formule célèbre, les Allemands de 1932 n’ont voté
ni pour la guerre, ni pour Auschwitz. Ils ont pourtant eu l’un et l’autre – et
le nazisme en fit des instruments de son pouvoir. Quand ils en prirent
conscience, il était trop tard. L’impossibilité d’agir autrement ne fut pas la
seule raison de l’adhésion au régime jusque dans sa dimension criminelle.
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