Contester au Mali, Formes de la mobilisation et de la critique à Bamako
EAN13
9782811122041
Éditeur
Karthala
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Contester au Mali

Formes de la mobilisation et de la critique à Bamako

Karthala

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Avant que le putsch du 22 mars 2012 ne fasse voler en éclats cette image, le
Mali était ce pays considéré comme exemplaire du fait de ses institutions
démocratiques et d’une société civile perçue comme ayant contribué à la chute
du régime autoritaire en 1991. C’était aussi ce pays où la protestation était
désignée depuis lors comme quelque chose d’exceptionnel et de résiduel, comme
si, au Mali du consensus, seules les rébellions touarègues au Nord avaient
contesté l’ordre des choses.

À rebours de cette image, le livre revient sur les années antérieures au
basculement des années 2012-2013, qui virent successivement une rébellion
armée, un putsch, une intervention militaire internationale et des élections
de transition se déployer sur le territoire malien. Il saisit les formes de la
mobilisation et de la protestation à Bamako, les milieux qu’elles impliquent,
en essayant de ne pas s’arrêter à l’image de consensus qui fut souvent accolée
au pays. Il montre un monde de contestation et de mobilisations qui passent
par les marches mais aussi par l’émeute, et les inscrit dans une histoire plus
longue du recours à la rue.

Mais comprendre les mobilisations, qui ne sont pas toutes protestataires,
c’est aussi comprendre leurs possibilités concrètes et symboliques. Loin des
idées naïves sur les vertus de la « société civile », loin aussi de la
dénonciation tout aussi caricaturale de l’opportunisme de qui chercherait à
faire carrière à l’international par les ONG, ce livre examine les rapports
ambivalents à l’engagement, aux institutions maliennes et au nationalisme de
celles et ceux qui peuplent le petit monde de la société civile malienne et de
la sphère altermondialiste, et dont beaucoup accueillirent avec bienveillance
le putsch de 2012. Prendre au sérieux ces formes du dissentiment politique, ce
qu’elles disent du rapport à un État malien en crise, permet assurément de
comprendre comment ces discours, déjà là et disponibles, même s’ils étaient
parfois portés par des intellectuels minoritaires, ont participé au processus
très rapide de délégitimation du régime et du président ATT, que les échecs
face à la rébellion avaient déjà fortement affaibli, puis au ralliement au
capitaine Sanogo.

Au-delà du cas malien, l’ouvrage, appuyé sur une enquête de terrain qui s’est
déroulée sur plusieurs années, entend revisiter les façons routinisées de
penser la mobilisation, la protestation, le dissentiment et leurs conditions
matérielles et morales.
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