William Turner

Plus d'un siècle et demi après sa mort, la notoriété incontestée que Turner
eut de son vivant s'est encore amplifiée. Des expositions et des publications
internationales ont permis d'éclairer multiples facettes d'une figure majeure
de l'histoire de l'art britannique.

Ces diverses approches ont mis son oeuvre en perspective au regard de ceux
qu'il a admirés (Poussin, Le Lorrain), de ses contemporains, peintres (Cozens,
Girtin, Constable) ou écrivains (Walter Scott, Lord Byron), des pays visités
(France, Italie, Suisse, Hollande, etc.), des techniques privilégiées (dessin,
aquarelle, huile, gravure), sans négliger ses paradoxes (« Imagination et
réalité », « Peindre le rien »).

Ainsi a pu s'affiner l'image jusque là schématique d'un artiste aux visions
poétiques et aux audaces formelles sans précédent, préfigurant par bien des
aspects la peinture contemporaine, de l'impressionnisme jusqu'à l'abstraction
lyrique… Dès lors s'esquisse le portrait plus nuancé d'un artiste, certes
singulier, paradoxal, novateur, mais également soucieux de la reconnaissance
de ses pairs dans le contexte artistique spécifique de la Grande-Bretagne de
la première moitié du XIXe siècle.