Beowulf au paradis, Figures de bons païens dans l'Europe du Nord au haut Moyen Âge
EAN13
9791035101336
Éditeur
Publications de la Sorbonne
Date de publication
Collection
Histoire ancienne et médiévale
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Beowulf au paradis

Figures de bons païens dans l'Europe du Nord au haut Moyen Âge

Publications de la Sorbonne

Histoire ancienne et médiévale

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Les autorités et les penseurs chrétiens du Moyen Âge ont, en règle générale,
tenu un discours extrêmement négatif à l'égard de ceux qu'ils appelaient les
païens, qu'il s'agisse de figures polythéistes du passé ou d'individus
professant au présent une autre religion : stupides, brutaux, sans foi ni loi,
les païens sont ordinairement donnés pour damnés. Pourtant, dans l'Europe du
Nord entre la fin du vie et le début du xiie siècle, une poignée de
personnages ont été reconnus comme de « bons païens » par des auteurs
chrétiens : certains sont regardés comme fondateurs, vertueux, voire
exemplaires, et il arrive même qu'on laisse entendre que l'un ou l'autre d'eux
a pu accéder au salut. Ainsi le poème anglo-saxon Beowulf met en scène des
personnages héroïques et positifs, laissant planer le doute sur leur sort
ultime, enfer ou paradis. De fait, selon les contextes politiques, sociaux, et
culturels, les réponses à ce double problème de la vertu et du salut des
païens ont été très variables : ainsi, si certaines sociétés ont rapporté sans
trop de réticences l'histoire héroïque de leurs ancêtres païens, d'autres ont
été amenées à refouler l'essentiel d'un passé jugé incompatible avec le
nouveau contexte religieux. L'enquête progresse de façon à la fois
géographique et chronologique, explorant tour à tour l'Irlande, les marges
septentrionales du royaume des Francs, l'Angleterre, le pays de Galles, la
Scandinavie et le monde slave occidental. Dans toutes ces régions, la question
des bons païens permet d'éclairer la manière dont, au prix d'accommodements et
de bricolages théologiques, les sociétés nouvellement converties ont appris à
parler d'elles-mêmes à travers le miroir de l'Autre païen.
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