Cinq tableaux, Roman psychologique
EAN13
9791093576145
Éditeur
Editions Marie B
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Cinq tableaux

Roman psychologique

Editions Marie B

Indisponible
« On s’en fiche de la photo. Moi, ce que je veux savoir, c’est pourquoi
Gustave Léger, fils de collectionneur, a vendu toute la collection de son
père, sauf cinq tableaux, les cinq tableaux précisément qu’il a donnés au
musée ? »

Quels secrets recèlent ces cinq tableaux ? Bien malgré lui, Marc, guide-
conférencier au musée des Beaux-Arts de Lyon, se voit rattrapé par le passé et
doit entreprendre une quête de la vérité pour découvrir l’origine de ces
toiles. Cinq oeuvres qu’il a bien connues lorsqu’il était étudiant en histoire
de l’art et qui ravivent à leur manière, le souvenir de sa soeur retrouvée
morte un soir d’automne au pied d'un immeuble abandonné.

Marc parviendra-t-il à faire le deuil de sa soeur à travers l'enquête sur ces
tableaux mystérieux ? Réponse dans ce roman psychologique poignant

EXTRAIT

Au milieu des années quatre-vingts, j’ai exercé un métier qui n’a pas de nom.
J’écrivais des textes à propos de tableaux puis je les lisais à haute voix.
Mon auditeur m’écoutait sans rien dire. Quand j’avais fini, il me tendait une
enveloppe où se trouvait mon salaire. J’étais étudiant en histoire de l’art.
Une fois par mois, toujours à la même place, je m’asseyais en face de lui et
je lisais. Au début mal assurée, ma voix prenait possession du lieu dont la
lumière changeait en fonction des saisons, mais, toujours, il était là, face à
moi, silencieux, immobile, me fixant de ses yeux grands ouverts qui ne me
voyaient pas, les iris tournés vers le plafond. Il regardait quelque chose sur
la surface blanche, mais ce n’était qu’un signe de la maladie qui s’installait
progressivement. Le contour des objets devenait de plus en plus flou. Les
lignes se déformaient. Des taches noires encombraient le centre de sa vision.
La première fois, j’avais eu la sensation qu’il me scrutait, mais lorsqu’il
s’était levé, ses mains hésitantes avaient palpé le dossier d’un fauteuil.
Elles avaient saisi une canne à l’extrémité recourbée et l’avaient dirigée
devant son long corps maigre de vieil homme, tapant sur le sol à petits coups
rapides. J’étais resté pétrifié sur le divan, incapable de lui porter une aide
qu’il ne réclamait pas, alors qu’il marchait vers la porte, enfermé dans la
nuit qui s’imposait à lui et interdisait la jouissance des tableaux légués par
son père, dont il voulait se délivrer, mais pas avant de les avoir vus une
dernière fois, par le truchement des histoires que j’en raconterais. Perdre
ses jambes lui aurait été moins pénible, m’avait-il confié un jour. Il perdait
la vue, tel un Œdipe puni, mais pour quelle faute ? Il ne le disait pas.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Anne Richet vit près de Lyon. Après un premier roman paru aux Éditions Siloë,
elle signe ici un récit dense empreint de sensibilité et de mystère, où chacun
de nous est invité à porter un nouveau regard sur les oeuvres d’art en
laissant libre cours à son imagination.
S'identifier pour envoyer des commentaires.