La Nouvelle vague / une école artistique, une école artistique
EAN13
9782200244651
ISBN
978-2-200-24465-1
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
128
Nombre de pages
126
Dimensions
18 x 13 cm
Poids
132 g
Langue
français
Code dewey
791.43
Fiches UNIMARC
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La Nouvelle vague / une école artistique

une école artistique

De

Armand Colin

128

Indisponible
1?>Un slogan journalistique,
une nouvelle génération?>1. Une campagne de L'Express?>L'expression « Nouvelle Vague », qui renvoie aujourd'hui pour tout un chacun à un moment de l'histoire du cinéma français et à un certain nombre de titres de films, comme Les Quatre Cents Coupsou À bout de souffle, n'est pas spécialement liée à l'origine au cinéma. Elle apparaît dans une enquête sociologique sur les phénomènes de générations, enquête qui a été lancée et popularisée par une série d'articles de Françoise Giroud publiée dans l'hebdomadaire L'Express en 1957. Ce détail est important. Il signale le rôle du thème de la génération nouvelle donc celui de la jeunesse, mais aussi celui que joue, dans ces années-là, un nouveau type de presse, représenté par cet hebdomadaire apparu en 1953. Nous sommes au début de la généralisation des pratiques d'enquêtes et d'une certaine mode des études à caractère sociologique.En août 1957, L'Express, type même du nouvel hebdomadaire à l'américaine, sans doute pour mieux atteindre son lectorat potentiel, lance donc une enquête, avec la collaboration de l'IFOP, auprès des 8 millions de Français et de Françaises de 18 à 30 ans qui, dans dix ans, « auront pris la France en main, les plus âgés aux commandes, les plus jeunes les y portant ». Le thème de la relève de générations, crucial à propos du cinéma, comme nous le verrons, préexiste très fortement dans le paysage idéologique de la fin des années 1950. La France va changer de régime, de visage, elle doit donc aussi changer de cinéma. Les résultats de l'enquête paraissent dans les numéros du 3 octobre au 12 décembre 1957 avec un slogan « la Nouvelle Vague arrive ! », représenté sur un visage souriant de jeune fille. Ils seront repris en volume, à nouveau présentés par Françoise Giroud et publiés chez Gallimard en 1958 sous le titre la Nouvelle Vague : portraits de la jeunesse. Dans ces portraits, les enquêteurs abordent tous les sujets : pratiques vestimentaires, morales, valeurs, mode de vie, pratiques culturelles dont, très secondairement, le cinéma. Les films qui relèvent des valeurs de cette « nouvelle génération » sont ceux qui témoignent de mœurs nouvelles, « montrées avec une franchise inédite et rafraîchissante ».Il n'est pas difficile d'imaginer que le film étendard de cette attitude est le premier long métrage de Roger Vadim, Et Dieu créa la femme, sorti à Paris le 28 novembre 1956. Son actrice principale, qui n'a alors que 22 ans, symbolise la jeune Française enfin « libre et émancipée ». Le réalisateur, jeune journaliste à Paris-Match, assistant et scénariste de films assez traditionnels comme ceux de Marc Allégret (Futures Vedettes, 1955) et de Michel Boisrond (Cette Sacrée Gamine, 1955), savait ce qu'il faisait en optant pour un tel titre : « Et le cinéma vadimien créa une nouvelle image de la jeune femme française », beaucoup plus exportable que celle de Martine Carol, Michèle Morgan ou Françoise Arnoul, modèles féminins du cinéma des années 1950. Nous reviendrons plus loin sur l'image de cette jeune Française, proposée par le film de Roger Vadim. Il nous importe d'abord ici d'en souligner le rôle de révélateur d'un phénomène social. De très nombreuses jeunes femmes se sont alors identifiées au personnage de Juliette et plus encore, bien sûr, à son interprète, comme le rappelle justement Françoise Audé dans son essai Ciné-modèles, cinéma d'elles (L'Âge d'homme, 1981).À un journaliste qui lui demandait « Est-ce que l'appellation de «Nouvelle Vague» répond à la réalité ? » François Truffaut répondait en 1959 :« Je crois que la Nouvelle Vague a eu une réalité anticipée. C'était d'abord une invention de journalistes qui est devenue une chose effective. En tout cas, si l'on n'avait pas créé ce slogan journalistique au moment du Festival de Cannes, je crois que cette appellation ou une autre aurait été créée par la force des choses au moment où l'on aurait pris conscience du nombre des “premiers films”.
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