• Conseillé par (Libraire)
    27 septembre 2017

    A LIRE D'URGENCE !!!

    Kamel Daoud, journaliste et chroniqueur engagé, né en Algérie, est aujourd’hui l’un des écrivains francophones majeurs.
    L’universalité irréductible de la littérature en opposition à l’obscurantisme que l’auteur dénonce, la fiction contre la mort, l’écriture comme principe de liberté, il en était déjà question dans son premier roman, "Meursault, contre-enquête".
    Dans Zabor ou les psaumes, l’auteur nous entraîne plus loin encore, en une spirale ascendante en sa densité et son intensité, à la rencontre de ces territoires infinis de l’imaginaire là où nulle mort, nulle censure, nul interdit... Zabor est l’histoire d’un enfant qui grandit à l’écart de son village en compagnie de son grand-père muet et de sa tante, Hadjer. Orphelin de mère, Zabor a été éloigné de sa communauté par son père et sa belle-mère. Ainsi reclus aux confins de sa solitude, Zabor, trouvant refuge dans quelques romans, entre en littérature. Lecteur d’abord, bientôt l’enfant se met en tête de repousser la mort, de la combattre par ce don qu’il se découvre : l’écriture.
    «Ecrire est la seule ruse efficace contre la mort. Les gens ont essayé la prière, les médicaments, la magie, les versets en boucle ou l’immobilité mais je pense être le seul à avoir trouvé la solution : écrire.»
    Zabor ne cesse plus, noircit des cahiers, raconte des histoires à l’instar d’une Schéhérazade, à ceci près qu’il ne cherche pas à sauver sa vie, mais celle des autres … Jusqu’à ce jour où l’homme à sauver se révèle être son père, cet homme qui n’a pas su l’aimer. La liberté de créer peut-elle sauver de la haine ? La littérature est-elle la voie d’un possible pardon ?
    Entrer en littérature comme on entre en religion : n’est-ce pas aussi poser la question de la nature même des récits bibliques ? Et si tout n’était qu’histoire, rien que littérature, tel un feu allumé par l’Homme au creux du néant, au chevet de sa conscience ?
    Est-ce cela que laisse à méditer Zabor : si tout n’est qu’histoire, l’Homme ne peut-il pas trouver au cœur de ses imaginaires, en cet universel, la foi de se déclarer enfin libre et en paix ?

    Karine Henry