Le bruit du rêve contre la vitre

Axel SENEQUIER

Quadrature

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    2 juin 2021

    Une belle découverte !

    Les nouvelles écrites lors du confinement par Axel Sénéquier sont regroupées sous ce titre magnifiquement poétique Le bruit du rêve contre la vitre. Avec cette pandémie, nos rêves se sont bloqués sur un monde qu’on a du précipitamment mettre en sommeil. Est-ce que nos rêves ont fait du bruit en se cognant contre cette réalité ? Vont-ils en faire d’autres ? Axel Sénéquier nous livre avec brio sa vision optimiste de notre monde plus adaptable que nous l’avions imaginé.

    Douze nouvelles sont présentées comme les douze mois d’une année tellement particulière où le rythme effréné du monde s’est arrêté net. Elles décrivent l’emprise, l’engagement, la charge mentale, la crise de la quarantaine, le monde du travail mais aussi le comas ou la nature préservée, etc.

    Douze nouvelles qui racontent au fil des pages un aspect auquel nous avons été confronté de près, de loin, mais sous un angle particulier : Une SDF est riche de sa faculté d’observation. Une vilaine arriviste va devoir accepter l’échec. Un père comprend ce qu’est la charge mentale. Des réunions en visio s’abotent une carrière. Etc.
    La suite ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2021/06/02/axel-senequier/


  • Conseillé par
    31 mai 2021

    Recueil de nouvelles qui ont en commun de se dérouler pendant le confinement de 2020 et d'avoir été écrites à la même période.

    -Les murs porteurs : Thibaut est un poète incompris, mais aussi le compagnon violent de Pélagie. La période de confinement fut malheureusement propice à l'augmentation des violences faites aux femmes.

    - Les somnambules : Mathieu, musicien de fait libre de tout engagement décide de se rapprocher d'une association pour offrir son aide

    - Les chemins de l'école : Victor pensait qu'au vu de son niveau d'étude, il pourrait aisément faire l'école à ses trois enfants pendant le confinement.

    - Intégration : Sigrid et Alex, parisiens, décident de prendre la route vers leur résidence secondaire. Sera-ce pour une longue période ? Seront-ils bien accueillis ?

    - Fashion faux pas : lorsqu'Albertine doit accueillir une youtubeuse très influente dans son journal, elle le fait sous la contrainte, sachant très bien que la prochaine étape c'est son remplacement à elle par l'influenceuse.

    - La crise de la quarantaine : Titouan, risk manager chez Total, la quarantaine, profite du confinement pour faire du rangement te redécouvre l'histoire de ses père et grand-père

    - Le bruit du rêve contre la vitre : l'homme qui témoigne est entre la vie et la mort, détresse respiratoire, il revoit sa vie et se sait en de bonnes mains, celles de soignants de l'hôpital.

    - Sauvage : Milou, jeune femme SDF se fait virer de son squat, elle trouve refuge au jardin des plantes fermé pendant le confinement. La nature elle, n'est pas confinée, c'est même tout le contraire.

    - Balcons fleuris : Pierre s'ennuie dans son appartement, aussi profite-t-il de ses journées pour fabriquer des guirlandes de mots et de ses nuits pour les distribuer incognito à ses voisins.

    - Marée noire : Catherine se réveille ne pleine nuit, son conjoint, insomniaque regarde la télévisions, son fils récemment victime d'un accident ne dort pas lui non plus.

    - Fermentation lente : Valentin, cavalièrement largué par son compagnon en tout début de confinement se prend de passion pour le pétrissage de la pâte à pain et la cuisson d'icelle.

    - Verre solitaire : lorsque l'apéro Zoom entre amis fait naître tensions et frustrations.

    Douze nouvelles tragi-comiques pour reprendre un mot souvent utilisé mais qui, ici, est à lire dans son sens littéral : de la tragédie naissent des situations comiques et vice-versa. Axel Sénéquier parvient en quelques phrases à décrire des scènes réalistes qui puisent dans le meilleur et le pire de ce que l'on a tous vécu ou entendu pendant ces mois de confinement. Sans en faire des tonnes, il va au cœur des personnages qu'il invente qui, se retrouvant face à eux-mêmes doivent où se questionner ou s'abrutir de télé ou vidéos. C'est forcément une période propice et favorable à la création littéraire ou autre, et sans doute pas mal de livres en parleront. J'en entends déjà venir avec leurs gros sabots de la rentrée de septembre. Axel Sénéquier évite les poncifs et préfère se décaler avec des personnages attachants, perdus, qui perdent pied et qui ne peuvent se rattraper à rien tant notre époque et nos sociétés trop sûres d'elles n'ont rien anticipé.


  • Conseillé par
    11 mai 2021

    confinement, nouvelles

    Il pleut des livres sur le confinement. Déjà, lors du premier et du plus spectaculaire, je n’écoutais pas les chroniques où chacun y allait de la sienne. Alors lire un livre dessus….

    Pourtant, lorsqu’Axel Senequier m’a proposé son recueil de nouvelles sur ce thème, je n’ai pas hésité. Il y a 6 ans, j’avais aimé Les héros ne portent pas de slip rouge.

    J’ai retrouvé avec plaisir son regard sur notre société. Ici, 12 familles ou couples qui profitent de ce temps hors du temps chacune à leur façon.

    J’ai aimé le style presque poétique sur certaines situations du quotidien. J’ai aimé les images suscitées.

    Certaines vies m’ont touchées (le retraité aux banderoles, la vieille dame dans son appartement, la jeune épouse qui décompresse), d’autres moins (cette famille qui fuie Paris pour l’Yonne).

    Et puis le titre énigmatique de chaque nouvelle qui s’éclaire à la lecture.

    Des personnages touchants, humains, avec leurs failles, leurs rêves et leurs problèmes.

    Un recueil lu en apnée tant j’avais hâte de découvrir une nouvelle histoire de vie.

    Pleins d’images me resteront en mémoire : le poète qui aligne les clichés, le père qui regarde un dessin animé avec ses enfants, le jeune homme qui se promène en slip et bière devant zoom….