Photos volées

Dominique Fabre

Éditions de L'Olivier

  • Conseillé par
    6 novembre 2014

    Jean, le narrateur, vient de se faire licencier à 58 ans. Un peu perdu, il erre d'un point à un autre, se rend d'abord docilement au Pôle Emploi avant d'y renoncer, marche beaucoup dans son quartier et dans Paris, du côté de Saint-Lazare, ou celui de la petite ceinture, puis plonge dans ses vieux cartons de photos. Il a été photographe Jean, dans une autre vie, il avait même du talent, dont il n'a pas fait grand chose. Il décide de tout trier et c'est l'occasion de revisiter le passé, avec tous les gens qu'il a connus, ce qu'il a vécu de bon et de moins bon avec les autres.

    Roman sur la solitude et l'ennui, je dois avouer que je me suis ennuyée aussi à le lire. J'avais pourtant beaucoup aimé "Des nuages et des tours". J'ai retrouvé là le goût des autres de l'auteur, il est doué pour décrire les amours et les amitiés, les petits riens qui nouent ou dénouent les liens. Mais le roman est surtout constitué de ses ruminations, il a 58 ans, se pense inutile, est désoeuvré et s'imagine que plus rien ne l'attend dans la vie. Il est passé un peu à côté de tout, sans bien comprendre comment c'est arrivé. J'ai senti une grande tristesse dans cette histoire, un certaine passivité aussi qui a fini par m'agacer et trop de longueurs et de répétitions. La note d'espoir qui se dessine à la fin n'a pas suffit à gommer le côté plombant du roman.
    Il y a cependant de belles pages sur les errances du personnage, les rencontres dans les bistrots, les amitiés fidèles, les amours, le manque d'enfant qui a détruit son couple, les vrais gens comme on dirait aujourd'hui. Je ne resterai pas sur cette déception et relirai sans aucun doute l'auteur dont la mélancolie et l'humanité me touchent.