Hélène-Lecturissime

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Littéralement passionnée par la littérature, je cherche par tous les biais à partager cette passion et à découvrir de nouveaux romans ou auteurs inoubliables...
J'ai créé récemment un blog de lecture spécialisé en littérature étrangère, ce qui me permet de faire de belles rencontres...

21,00
18 octobre 2012

Un beau regard sur la retraite

Sunderson est un homme à l’automne de sa vie, soudain désoeuvré sans le travail qui régissait sa vie à tel point qu’il lui a fait perdre sa femme. (« Elle lui avait dit : « Ta profession consiste à découvrir ce qui cloche et tu l’exerces depuis si longtemps que tu n’es plus capable de voir ce qui va bien dans la vie. » » (p. 149)) Sunderson, rattrapé par son vieil insctinct de flic décide de mener une dernière enquête en neutralisant le chef d’une secte soupçonné de détournement de mineures. Il traque l’homme aidé par sa jeune et affriolante voisine, elle-même mineure, Mona.

Mais au-delà de cette dernière mission, il va surtout apprendre à s’adapter sa nouvelle vie et aux plaisirs assouvis ou fantasmés qui emplissent désormais exclusivement son univers. Il va apprendre à aimer la liberté en jouissant des plaisirs simples de la vie : une boisson fraîche et alcoolisée, un bon repas et une belle partie de jambes en l'air...

«Il dormit les deux premières heures et se réveilla avec l’étrange impression d’avoir été écrabouillé, une sensation tout à fait nouvelle, pas exactement comme un animal écrasé sur la route, plutôt comme un homme dont les contours ont été brouillés, dilués par la perte de la profession qui le définissait jusque là. (…) Il n’était plus personne, mais il était libre. » (p. 61)

Sa quête de Dwight est plus une dernière errance dans les antichambres de la violence et de l’immoralité qu’une véritable enquête. Grand maître n’est pas un roman policier, il est un roman su un homme qui tourne une page et apprend à apprivoiser sa retraite.

« Je viens de feuilleter The Practice of the Wild de Gary Snyder et d’y lire : « La marche est l’équilibre exact entre l’esprit et l’humilité. » Je ne suis pas sûr de bien piger ce qu’il veut dire, mais au cours d’une marche de deux ou trois heures la première demi-heure est saturée de banalités mentales sans intérêt, puis on émerge soudain dans le paysage et l’on est simplement un bipède humanoïde qui avance dans les collines et les forêts enneigées, ou le long des plages gelées du lac Supérieur. On n’essaie même pas de comprendre cet immense plan d’eau, car on n’est pas censé le faire. » (p.284)

3 octobre 2012

Varg Veum est un personnage mélancolique attachant, à l'image de cette atmosphère jazzy dans laquelle baigne le roman. Les airs de saxophone semblent s'échapper voluptueusement des pages pour nous chanter les relations passionnelles de ces amants maudits liés par ce qui semble être un pacte funèbre. Le sang d'Humphrey Bogart coule dans les veines de Varg, homme moral et pourfendeur de la noble cause surtout pour les jolies femmes en détresse.

Comme un miroir mêle une enquête classique autour du thème de l’adultère et des thématiques plus actuelles comme le traitement des déchets toxiques ou l'émigration clandestine. Cette alliance entre sujets d'actualité et sujets intemporels reflète bien l'image du roman.

L'ensemble est servi par un style à la fois lyrique dans les descriptions et dynamique dans l'action.

19,00
3 octobre 2012

Un roman psychologique très fort.

Le jeu des ombres est un roman fort sur le couple et ses dérives. Jusqu’où peut-on être transparent à l’autre, faut-il garder des zones d’ombres et l’autre est-il capable de les supporter, où commence la folie où s’arrête la passion, autant de questions portées par une écriture limpide et perçante.

Louise Erdrich nous livre un roman très psychologique, presque un huis-clos souvent oppressant d’autant plus que de jeunes enfants se retrouvent pris dans les rets de la guerre psychologique que se livrent les deux époux en bout de course. De belles allusions à l’histoire indienne émaillent le récit et permettent d’aborder une autre dimension historique et psychologique.

Je dois avouer ne pas être friande de ce type de récit, sans doute parce que je recherche dans la littérature davantage d’évasion et que je n’ai pas réellement envie de retrouver dans mes lectures les problématiques et les angoisses de mon quotidien. Pour ceux que cela intéresse, ce roman sera parfait…

19,00
20 septembre 2012

Un roman psychologique très fort.

Le jeu des ombres est un roman fort sur le couple et ses dérives. Jusqu’où peut-on être transparent à l’autre, faut-il garder des zones d’ombres mais l’autre est-il capable de les supporter, où commence la folie où s’arrête la passion, autant de questions profondes portées par une écriture limpide et perçante.

Louise Erdrich nous livre un roman très psychologique, presque un huis-clos souvent oppressant d’autant plus que de jeunes enfants se retrouvent pris dans les rets de la guerre psychologique que se livrent les deux époux en bout de course. De belles allusions à l’histoire indienne émaillent le récit et permettent d’aborder une autre dimension historique et psychologique.

Je dois avouer ne pas être friande de ce type de récit, sans doute parce que je recherche dans la littérature davantage d’évasion et que je n’ai pas réellement envie de retrouver dans mes lectures les problématiques et les angoisses de mon quotidien. Pour ceux que cela intéresse, ce roman sera parfait…

17,00
20 septembre 2012

Et le charme agit...

Christian Bobin chante le monde, à l’affût d’une apparition qui illuminerait sa journée et l’emplirait de joie. Une fleur, un animal, un éclat de lumière, un rien peut être source d’émerveillement et de joie. Il suffit de simplement être attentif au monde qui nous entoure, présent à soi-même et réceptif à la beauté. Et alors, le miracle a lieu.


« Il y a une vie qui ne s’arrête jamais. Elle est impossible à saisir. Elle fuit devant nous comme l’oiseau entre les piliers qui sont dans notre cœur. Nous ne sommes que rarement à la hauteur de cette vie. Elle ne s’en soucie pas. Elle ne cesse pas une seconde de combler de ses bienfaits les assassins que nous sommes. » (p. 15)

« Aucune philosophie au monde n’arrive à la hauteur d’une seule marguerite, d’une seule ronce, d’un seul caillou discutant comme un moine rasé en tête à tête avec le soleil et riant, riant, riant. » (p. 179)

Un très beau récit lumineux.