Lara C.

Lectrice compulsive avec toujours trois ou quatre livres sous la main, voire cinq ou six et peut-être même plus.
Je ne cache pas mon inclinaison pour la littérature américaine, la littérature japonaise, les romans noirs ou à l'inverse complètement décalés.
Plus largement j'ai une affection toute particulière pour les histoires rugueuses mais à la plume déliée.

Renvoyer les morts

Belfond

20,00
Conseillé par (Libraire)
18 novembre 2020

Un roman proprement terrifiant

Un roman court dont la brièveté ne fait que renforcer son aspect terrifiant.

A la nature et sa beauté, l'auteur oppose l'impitoyable cruauté de jeux pas si innocents entre adolescents, lesquels glissent lentement, mais sûrement, vers un final aussi horrifique qu'imprévisible.

Ce roman qui traite du harcèlement scolaire ne serait pas aussi riche s'il ne s'accompagnait pas d'une plongée dans l'atmosphère d'un Japon rural, loin de la frénésie tokyoïte, oscillant entre traditions et folklore.

Une aura mystérieuse nimbe alors la lecture, confinant - presque - un caractère fantastique à ce roman, très justement récompensé par le Prix Akutagawa au Japon.

Pour celles et ceux qui aiment frissonner après avoir refermé un livre.

Conseillé par (Libraire)
5 octobre 2020

Inspiré d'un fait réel connu sous le nom de "Massacre de Circeo" qui secoua l'Italie des années 70, "Les bons garçons" est un roman dans lequel plane sans cesse la menace du pire. Et le pire, c'est ce que vont vivre deux adolescentes, Raffaella et Maria-Grazia, qui à l'image de leur âge, vont vivre leurs premières émancipations et premiers émois, avant que ne leur vie bascule.

Cette attente pèse sur le lecteur comme un orage qu'il verrait arriver sans pour autant pouvoir s'y soustraire. Pourtant, Pierre Adrian, loin de tomber dans le sensationnalisme obscène, reste en retrait de ce qui se passe pour mieux dépeindre une époque, celle des années dites de Plomb dans une Italie en proie à un climat politico-social sous tension.

Le drame en lui-même est presque survolé pour mieux s'attacher aux personnages, en comprendre les motivations et les aspirations.

"Les bons garçons" se lit comme une fresque sociale et un arrêt sur image; celle d'une époque, de l'adolescence qui se découvre, mais questionne aussi la décadence d'une partie de la haute société romaine de l'époque.

Emaillé de multiples références et bien documenté, "Les bons garçons" est un roman immersif à la narration chirurgicale dont on ressort révolté.

Roman

Éditions Gallmeister

24,80
Conseillé par (Libraire)
5 octobre 2020

Il est peu dire que Travis Stillwell n'est pas un homme fréquentable. Solitaire, lunaire, il erre sur les routes à la recherche d'un mirage qui le pousse à la même compulsion meurtrière.

Au hasard de ses détours, il rencontre un soir Rue, une jeune femme à l'aura envoûtante. Au lendemain de leur nuit ensemble, Travis, qui se réveillera dans un bain de sang, sera changé à jamais.

Une revisite contemporaine du mythe du vampire, un formidable roman à la croisée des chemins littéraires, le tout magnifié par la plume d'Andy Davidson.

"Dans la vallée du soleil" est un roman dont les thèmes principaux que sont l'emprise et la quête de rédemption sont personnifiés par chaque protagoniste et où la quête du Bien est un avant tout un chemin intérieur, mais dont l'issue est incertaine.

A mettre entre les mains de tous les noctambules et insomniaques !

One-Shot

La Croisée

20,00
Conseillé par (Libraire)
5 octobre 2020

Postérieur en l'air, tête plongée dans l'eau, noyé : c'est ainsi que Jia Jia trouve son mari dans la salle de bain, avec un dessin énigmatique faisant figurer un homme poisson comme seule explication à cette scène irréelle.

L'irréalité, c'est précisément ce à quoi Jia Jia va se frotter alors qu'elle est inopinément libérée des liens d'un mariage qu'elle a finalement plus subi que choisi. En quête de cet homme poisson, c'est finalement elle-même qu'elle va trouver, renouant avec sa féminité, embrassant l'immensité du monde - celui que l'on voit, celui imperceptible - et s'emparant de sa vie.

Un premier roman à l'ambiance éthérée, où le lecteur flotte lui aussi entre deux mondes, à mi-chemin entre le roman initiatique et la poésie de l'univers de Hong Kar Way.

22,00
Conseillé par (Libraire)
16 septembre 2020

Quelle fresque familiale nous dépeint Juliet Grames à travers ce roman !

Depuis la Calabre des années 20 à son arrivée aux États-Unis on suit la famille Fortuna sur près d'un siècle, et plus précisément la destinée d'une de ses membres : Stella Fortuna.

De chanceuse, Stella Fortuna n'en a que le nom : quand on manque de mourir 7 à 8 fois, notre destin est irrémédiablement marqué. Malchance, malédiction, coïncidences ? Au lecteur de faire sa propre lecture.

Stella Fortuna, c'est l'histoire d'une femme qui ne rêve que d'émancipation et qui se heurte à son époque, à ses mœurs, et à sa culture.

Elle qui ne souhaite rien d'autre que d'être libre et aspirer à une vie indépendante, sans mari et sans enfants, sera sans cesse rappelée à sa condition de femme et à son rôle de génitrice.

Et si finalement, c'était là son plus grand malheur ? Quelle vie a-t-on lorsque tout le monde décide pour soi ?

Il y a une telle diversité de thèmes abordés dans ce roman (la condition de la femme, l'immigration, la transmission générationnelle, la liberté de choisir, le déracinement,...), une telle densité d'écriture, et une telle profondeur dans l'évolution du personnage de Stella que cette dernière prend vit sous nos yeux et que l'on ne peut que s'associer à ses tourments et à ceux de sa famille.

Un roman éblouissant, pourtant teinté de tristesse, dont on peine à tourner la dernière page sans regretter qu'il s'achève déjà. Un premier roman à la plume magnifique, pour une autrice à suivre de près.